Gabrielle Chaumont, Contact, Témiscaming, le 4 août 2016
Le Musée de la Gare accueille cet été les œuvres de deux artistes originaires de l’extérieur de la région. Nous vous présentons cette semaine l’une d’elles qui est originaire de North Bay, soit Jaymie Lathem.
Depuis son plus jeune âge, Mme Lathem est passionnée par l’art : «J’ai toujours dessiné. J’avais des livres pour apprendre à dessiner des animaux et les personnages de Disney. Je peignais souvent avec ma grand-mère», racontait-elle. «Au secondaire, je me suis rendu compte que je n’étais pas très «académique» et que je ne réussissais pas très bien en science et en maths», admettait-elle. «Par contre, je réussissais très bien en arts plastiques». Une fois son secondaire terminé, Mme Lathem a décidé de poursuivre ses études en arts.
Elle a d’abord fréquenté l’Université de Guelph en Ontario, un établissement spécialisé dans le domaine artistique mais tout de même très académique, ce qui a incité l’artiste à changer pour l’Université OCAD de Toronto. Par la suite, elle a voyagé en Alberta et a étudié à l’établissement Alberta College of Art and Design. Elle a ultimement obtenu un diplôme de l’Université Nipissing de North Bay il y a environ cinq ans.
En dehors de son parcours professionnel, Mme Lathem a vécu d’importantes difficultés dans sa vie personnelle : «J’étais dans une relation abusive lorsque j’étais enceinte de mon fils», a-telle raconté. «Comme je ne voulais pas que mon fils subisse ce que j’ai vécu, je suis retournée à North Bay pour l’élever avec ma famille en décembre 2008». C’est alors que sa passion pour l’art lui est venue en aide : «Mes œuvres sont très intrapersonnelles, c’est-à-dire qu’elles sont basées sur mes expériences personnelles. C’est pour moi une forme d’auto-thérapie. Ça me permet de comprendre ce qui se passe et mes traumas personnels. C’est difficile d’en parler et à comprendre mais c’est plus facile pour moi de m’exprimer en peinture».
Ses toiles présentement exposées au Musée de la Gare représentent majoritairement son fils à différents âges. Elles sont souvent de couleurs blanches avec des dessins de couleur terne comme le brun ou le gris et les portraits sont gribouillés. Une seule œuvre n’est pas une toile mais plutôt une sculpture de bois dans laquelle on distingue la silhouette d’un pâté de maisons. Lors de l’ouverture officielle de la saison touristique, la coordonnatrice du Musée, Marie-Pier Valiquette, expliquait que cette œuvre représente un faux chez-soi, une résidence dans laquelle on vit mais qu’on n’appelle pas «chez-soi» pour une raison ou une autre. C’est pourquoi ces petites maisons alignées sont sombres et de couleurs ternes.
C’est donc un véritable voyage à travers ses émotions et son passé que nous propose Mme Lathem.