Guide de déontologie pour les membres de l’AMECQ

Ce guide de déontologie est inspiré de celui du Conseil de presse du Québec et est adapté à la réalité des journalistes (bénévoles ou rémunérés) et des médias écrits communautaires membres de l’AMECQ. Pour tout sujet n’étant pas mentionné dans ce guide, nous en référons au guide du Conseil de presse.

Qualités journalistiques

Les journalistes et les médias écrits communautaires produisent, selon les genres journalistiques, de l’information possédant les qualités suivantes :

  • exactitude;
  • rigueur de raisonnement;
  • impartialité (absence de parti pris);
  • équilibre dans le traitement du sujet.

Présentation de l’information

  • Les journalistes et les médias écrits communautaires respectent l’intégrité et l’exactitude de l’information dans la présentation et l’illustration qu’ils en font.
  • Les journalistes et les médias écrits communautaires ne déforment pas la réalité en exagérant ou en interprétant abusivement la portée réelle des faits et des événements qu’ils rapportent.
  • Le choix et le traitement des éléments accompagnant ou illustrant une information, tels que les photographies, illustrations, manchettes, titres et légendes, doivent refléter l’information à laquelle ces éléments se rattachent.

Confusion des genres

  • Il existe deux genres journalistiques ayant chacun leurs exigences propres : le journalisme factuel et le journalisme d’opinion. Il ne doit y avoir aucune confusion entre les deux. Le genre journalistique pratiqué doit être facilement identifiable afin que le lecteur ne soit pas induit en erreur.
  • Le journalisme factuel rapporte les faits et les événements, tout en les situant dans leur contexte.
  • Le journalisme d’opinion exprime des points de vue, commentaires, prises de position et critiques, en disposant d’une large latitude dans le choix du ton et du style.

Conflits d’intérêts

Définition pour un journaliste : Situation dans laquelle un journaliste a un intérêt réel ou potentiel qui pourrait influer ou sembler influer sur ses propos dans un article.

Définition pour un administrateur des médias écrits communautaires : Situation dans laquelle un administrateur des médias écrits communautaires a un intérêt réel ou potentiel qui pourrait influer ou sembler influer sur l’exécution de ses tâches ou responsabilités.

  • Les journalistes et les médias écrits communautaires doivent éviter tout conflit d’intérêts ou apparence de conflit d’intérêts. Ils doivent adopter un comportement intègre.
  • Les administrateurs des médias écrits communautaires doivent veiller à ce que leurs collaborateurs (journalistes et membres du conseil d’administration) ne se trouvent pas en situation de conflit d’intérêts ou d’apparence de conflit d’intérêts.
  • Les médias membres de l’AMECQ ne laissent pas leurs intérêts commerciaux, politiques, idéologiques primer sur l’intérêt légitime de leurs lecteurs à une information de qualité

Publicité déguisée

  • Les journalistes et les médias écrits communautaires établissent une distinction claire entre l’information journalistique et la publicité, afin d’éviter toute confusion quant à la nature de l’information transmise.
  • Les journalistes et les médias écrits communautaires évitent de faire de la publicité déguisée ou indirecte dans leur traitement de l’information. Un publi-reportage doit être indiqué tel quel.

Signature des textes

  • Les textes journalistiques doivent être signés par leurs auteurs, à moins qu’ils n’aient été modifiés substantiellement par un comité de rédaction ou par le rédacteur en chef – ils devraient alors porter la signature de la rédaction du journal.

Identification des sources

  • Les journalistes doivent évaluer la fiabilité des informations transmises par leurs sources afin de garantir une information de qualité.
  • Les journalistes identifient leurs sources d’information.
  • Les sources anonymes sont permises dans les situations suivantes :

            – l’information sert l’intérêt du public;

            – l’information ne peut être obtenue autrement;

            – la source peut subir un préjudice si son identité est dévoilée.

  • Les journalistes n’accordent pas à leurs sources de droit de regard sur le contenu à être publié, à moins que ce ne soit pour en vérifier l’exactitude.
  • Les journalistes et les médias écrits communautaires ne versent aucune rémunération aux personnes qui acceptent de fournir de l’information, à moins qu’il ne s’agisse d’un cachet versé à un expert ou à un pigiste.

Plagiat

  • Les journalistes et les médias écrits communautaires ne se livrent pas au plagiat.
    La publication intégrale d’un texte, d’une partie d’un texte ou d’une image provenant d’un autre média doit se faire en obtenant le consentement de son auteur.
    La provenance d’une information empruntée à un autre journaliste ou média doit être clairement identifiée.

Sondages

  • Les journalistes et les médias écrits communautaires, lors de la diffusion d’un sondage, fournissent les éléments méthodologiques de l’enquête et distinguent clairement les sondages qui ont une valeur scientifique et ceux qui n’en ont pas.

Refus de publier

  • Les médias écrits communautaires qui choisissent de publier des textes provenant du public doivent tenter de refléter une diversité de points de vue. Ils peuvent apporter des modifications aux textes, mais veillent à ne pas en changer le sens ou trahir la pensée des auteurs. Ils doivent s’assurer que ces textes respectent la dignité et la vie privée des personnes et qu’ils ne soient aucunement discriminatoires.
  • Les médias écrits communautaires peuvent refuser de publier un texte émanant du public. Cependant, un refus ne peut être motivé par le désir de taire une information d’intérêt public.

    Note: Sans que cela ne soit obligatoire, énoncer clairement et publiquement sa politique éditoriale permet de mieux gérer le point 22, ci-dessus. Exemple : Notre politique est de publier tous les textes reçus. Cependant, tout texte contenant des propos diffamatoires, sexistes, racistes ou haineux sera rejeté

  • Il faut savoir que si le média écrit communautaire publie un texte, il en devient responsable et ne peut s’abstraire de sa responsabilité par le seul fait de publier la mention « ce texte n’engage que son auteur ».

Respect

  • Les journalistes et les médias écrits communautaires traitent avec équité les personnes et les groupes qui font l’objet de l’information ou avec lesquels ils sont en interaction.
  • Les journalistes et les médias écrits communautaires respectent le droit fondamental de toute personne à sa vie privée et à sa dignité.
  • Les journalistes et les médias écrits communautaires ne font mention de la race, de la religion, de l’orientation sexuelle, du handicap ou de toute autre caractéristique personnelle que lorsque cela est pertinent.

Affaires judiciaires et policières

  • Les affaires judiciaires et policières ne sont habituellement pas le créneau des médias écrits communautaires. Toutefois, si un tel cas se présente, les journalistes et les médias écrits communautaires doivent faire preuve de prudence et de parcimonie.
  • Les journalistes et les médias écrits communautaires s’abstiennent de publier toute mention de nature à permettre l’identification d’une personne mineure accusée dans un contexte judiciaire, l’identification des victimes de délits sexuels ou encore les antécédents judiciaires d’une personne ne faisant pas l’objet de procédures judiciaires.

Correction des erreurs

  • Les journalistes et les médias écrits communautaires corrigent avec diligence leurs manquements et erreurs, que ce soit par rectification, rétractation ou en accordant un droit de réplique aux personnes ou groupes concernés.

Identification

  • Les journalistes des médias écrits communautaires s’identifient ouvertement comme tels et peuvent se prémunir d’une carte de presse de l’Association des médias écrits communautaires du Québec.

 

Tout manquement à ce guide déontologique de la part d’un membre de l’AMECQ pourrait potentiellement entrainer la destitution de ce membre.

 

Adopté à l’unanimité par le conseil d’administration de l’AMECQ, le 19 novembre 2022.