Pierre Lahoud, Autour de l’île, Saint-Pierre-de-l’Île-d’Orléans, août 2024
À l’île d’Orléans, les maisons reflètent quatre types architecturaux. Il y a d’abord les maisons d’esprit français. Elles s’inspirent des façons de faire de la France et elles sont peu adaptées à nos hivers rigoureux. Jusqu’en 1800, le carré principal, de 4 m par 7 m, est relativement modeste et souvent aménagé en une seule pièce. La façade est toujours orientée vers le sud afin de profiter au maximum de l’ensoleillement. Le mur pignon, souvent aveugle (sans ouvertures) est dans l’axe du vent le plus froid. Typiquement médiéval, le toit est à forte pente et possède une charpente complexe. Son carré est bien ancré au sol.
Dès 1800, la maison québécoise apparaît à l’île. De type néo-classique, elle se caractérise par la régularité des ouvertures, les ornementations décoratives nombreuses, un larmier prolongé protégeant de la neige. Elle est mieux adaptée aux conditions climatiques et son toit est moins pentu que la maison d’esprit français. Tout est distribué avec ordre et minutie.
La maison de type Victorien s’implante à partir de la moitié du XIXe siècle quand des catalogues de modèles de maisons sont distribués un peu partout et présentent un autre type d’architecture dite historiciste puisqu’il emprunte certains styles passés pour les moderniser. C’est ainsi que le style Second-Empire avec son toit mansardé apparaît à Sainte-Pétronille, Sainte-Famille et Saint-Jean lors de la construction des presbytères. L’ensemble de l’île sera touché par ce style.
Enfin à partir des années 1920, l’architecture moderne minimaliste et fonctionnelle fait son apparition. La forme carrée très simple demeure le modèle le plus souvent retrouvé. Après la déclaration de l’arrondissement historique en 1971 viendra une série de maisons imitant avec plus ou moins de succès les maisons québécoises.