Joanie Dion, L’Indice bohémien, Abitibi-Témiscamingue, avril 2021
Si Samuel Larochelle se met personnellement en scène dans ses deux nouveaux romans, c’est que le désormais bien connu romancier a appris à faire confiance à sa « poésie pas tant poésie ». En publiant ces deux livres très pointus sur son expérience personnelle dans lesquels il raconte les blessures de son enfance jusqu’à l’âge adulte, l’écrivain amossois explore sa sensibilité et nous l’offre de manière plus authentique que jamais. Il nous invite dans son monde avec Combattre la nuit une étoile à la fois (éditions Héritage) et J’ai échappé mon cœur dans ta bouche (éditions Stanké).
Lorsqu’il a terminé, au printemps 2019, l’écriture de sa série de romans pour adolescents, Lilie, il a eu envie d’explorer de nouveaux genres littéraires, plus intimes. Il craignait cependant, dit-il, « que le mot “poésie” fasse peur aux gens » et décourage « ceux qui ont le préjugé défavorable envers la poésie [et qui] pourraient s’empêcher de découvrir [ses nouveaux projets] ». Au contraire, il souhaite que les gens s’identifient à ses textes emplis d’authenticité, tout comme ils l’avaient fait avec ses premiers romans.
Bien que Combattre la nuit une étoile à la fois soit né d’une commande de l’éditeur, il estime que les thèmes de la recherche amoureuse, du rapport au corps, de la confiance en soi, de la sexualité, du consentement, du couple, forment un tout. Avec cette signature qu’on lui connaît, « dans la rythmique de ses mots et ses phrases, dans son humour éclatant, dans sa façon d’écrire imagée », Samuel Larochelle revient en force avec un roman jeunesse et un roman pour jeunes adultes qui batifolent avec la poésie, mais pas trop. « Ça flirte avec la poésie, des fois c’est une réflexion proche de la chronique, d’autres fois, c’est de la narration pas loin du roman, mais, dans tous les cas, je veux que ça touche et que ça fasse rire, que ce soit compris de façon très brute », affirme celui qui prêche l’accessibilité du texte.
La différence majeure avec ses premiers livres, c’est son besoin viscéral d’exprimer tout ce qui montait naturellement en lui en écrivant. « Comme être humain et comme artiste, j’avais besoin d’exposer ce que j’ai dans le cœur. Je voulais montrer autant l’anecdote complètement ridicule et vraiment rocambolesque, que les blessures d’enfance, que les blessures d’adulte. »
C’est un Samuel Larochelle ému qui livre une réflexion très intime et touchante sur son rapport à lui-même dans l’écriture. Il confie qu’il a recensé une certaine noirceur qui émergeait de ses textes, « mais qu’il y avait quand même une lumière plus forte qui résistait [et qu’il a] décidé de lui laisser prendre beaucoup plus d’espace ». Il émane de lui une confiance que ses nouveaux projets rejoignent de nombreux lecteurs, sachant qu’il se dévoile comme jamais. C’est lorsqu’il est le plus lui-même dans ses textes qu’il touche le plus. Et qu’il y parvient le mieux.
Combattre la nuit une étoile à la fois est disponible partout en librairies depuis le 12 mars dernier et J’ai échappé mon cœur dans ta bouche paraîtra au mois d’avril.