Gabrielle Izaguirré-Falardeau, L’Indice bohémien, Abitibi-Témiscamingue, février 2021
Le noir de l’encre réunit douze artistes en arts visuels de l’Abitibi-Témiscamingue, de la France et de l’Angleterre. Ce sont six femmes et six hommes, soit Gabrielle Demers, Donald Trépanier, Isabelle Roby, Luc Boyer, Joanne Poitras, Luc Brévart, Martine Cournoyer, André Gagnon, Nicole Gingras, Louis Brien, Violaine Lafortune et Ram Samocha, réunis à partir d’une idée originale de Joanne Poitras.
Le projet est né d’une formation en lithographie offerte par Joanne Poitras à l’atelier Les Mille Feuilles, en 2019. Celle-ci souligne que les artistes ayant participé à cet atelier, toutes des femmes, avaient chacune une expérience significative en arts visuels et un vécu distinctif dans un domaine particulier : enseignement, gestion, médecine. L’aspect très technique de la formation a toutefois permis à chacune de réaliser un corpus d’œuvres captivantes véhiculant un propos singulier. L’idée de poursuivre ensemble la recherche et la création à partir d’un thème commun, le noir de l’encre, a surgi naturellement. Les cinq femmes qui se sont jointes au projet ont chacune invité un partenaire masculin à se joindre à elles. Selon Joanne Poitras, la formule a créé des contextes de rencontre très variés. Certains duos ont choisi de travailler sur un projet commun. Pour d’autres, c’est l’occasion d’apprendre à se connaître, de se laisser surprendre et influencer par la création du partenaire.
Toutes et tous étaient libres de travailler la technique de leur choix. Les types d’œuvres sont donc très variés, allant de la performance de Violaine Lafortune au livre d’art de Martine Cournoyer en passant par la peinture de Donald Trépanier ou le découpage de Louis Brien, par exemple. Malgré leurs différences, au-delà du thème commun, les œuvres se rejoignent entre elles. « Je crois que le public va découvrir un regard sur qui nous sommes aujourd’hui, sur nos préoccupations en tant qu’humains sur les plans politique et social, dans le privé et dans nos rapports avec les autres », résume-t-elle. Le noir de l’encre devient alors prétexte, par sa simplicité, à traduire des réalités complexes.
La pandémie a apporté son lot de défis dans la réalisation du projet. Ainsi, pendant, un bon moment, il n’a pas été possible pour les artistes travaillant en estampe d’avoir accès aux outils d’impression. Joanne Poitras se réjouit de voir l’aboutissement du projet et de pouvoir compter sur les technologies numériques développées par le MA, musée d’art pour présenter l’exposition au public.
Depuis le 22 janvier, il est possible de visiter virtuellement l’exposition collective Le noir de l’encre, sur le site Web du MA, musée d’art de Rouyn-Noranda. Si les mesures sanitaires le permettent, l’exposition sera ouverte au public après le 8 février.
http://www.indicebohemien.org/articles/2021/01/le-noir-de-lencre-une-aventure-artistique-et-humaine