Mélanie Nadeau devant son installation de la ruelle Mitto, à Val-d'Or. Photo : Cédric Laplante

Entre les franges et la lumière

Pascale Langlois, L’Indice bohémien, Abitibi-Témiscamingue, octobre 2020

Installé depuis début septembre, illuminé depuis le début des Journées de la Culture, un coloris d’abat-jours est désormais accroché en hauteur dans la ruelle entre la 3e Avenue et le stationnement Mitto de Val-d’Or. Il est maintenant possible de voir leurs franges osciller dans le vent, comme pour saluer les passants de cette ruelle autrefois grise transformée en terrain de jeu.

La conceptrice Mélanie Nadeau est la fée-marraine du projet. C’est son coup de baguette, ou plutôt d’aiguille à coudre, qui a habillé les sept structures de fantaisie. Accrochées avec l’aide de son amoureux Cédric Laplante, leurs 1000 couleurs voleront au-dessus de nos têtes jusqu’à l’arrivée de la neige. Le programmeur/magicien Valentin Foch a ensorcelé les ampoules qui y sont cachées et prendront vie le soir tombé. Son intervention rendra la visite d’autant plus magique et grâce au trio, l’expression « jouer dans la ruelle » prendra de tout autres couleurs.

L’appel de la création et aussi de Geneviève Béland, de la ville de Val-d’Or, a encouragé la gestation de ce projet. Le temps de trouver la bonne idée, de recevoir permis et feux verts pour les installations nécessaires, le calendrier arrive aux dates des Journées de la culture, en plein cœur du projet Illuminons le Québec.

Le nez à peine sorti du confinement, à l’aube d’une période de déprime saisonnière derrière le masque de la COVID toujours bien présente, Mélanie Nadeau s’étonne elle-même de l’alignement des événements. Celle qui a surtout suivi sa joie pour créer est heureuse d’en offrir à ce moment particulier. Si l’œuvre a sa forme finale pour des raisons de logistique et de résistance aux intempéries, le choix du tissu, des couleurs et des textures vient de ses envies. Elle a habillé les structures de ce qui la faisait sourire.

 

DES PROJETS PLEIN LA TÊTE

L’univers du jeu de Mélanie Nadeau est déjà bien connu à Rouyn-Noranda pour son installation Pas de chicane dans ma cabane. Elle proposait cet été un peu de culture ludique au quartier piétonnier dans des cabanes à oiseaux réinventées. Sa signature visuelle a aussi fait le tour de la région avec la coproduction Au pays des pickups.

Plus souvent habitué à voir Mélanie habiter un décor plutôt que de le créer, le public retrouvera prochainement sa facette d’interprète. C’était une pause de scène forcée pour la conteuse en ce temps de pandémie, mais elle retrouvera bientôt son endroit chéri, le Théâtre du cuivre dès le 24 octobre lors d’une résidence de création. D’ici à son retour en salle, on peut encore profiter de l’osmose de son univers dans nos rues pour quelque temps, il suffit de passer voir ses veilleuses de joie dans les fins de soirée valdoriennes.

 

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