Bob McClelland, L’Écho de Cantley, juillet 2020
Les résidants de Cantley ont été bouleversés d’apprendre la démolition d’un bâtiment historique, l’Église unie St-Andrew, tôt le matin du 26 mai 2020.Bâtie en 1877, l’église était le plus vieux bâtiment de Cantley. Cette église simple, mais néanmoins magnifi que, a été le point de rencontre de la communauté protestante de Cantley pendant 140 ans.L’article suivant est une version remaniée d’un article paru dans L’Écho de Cantley en février 2016 (vol. 27 no 7). Pour lire l’article original ou découvrir l’histoire de l’Église St-Andrew, consultez cantley1889.ca.
Dans le premier recensement de Cantley, l’Église de Rome et six religions protes-tantes avaient été dénombrées, mais aucune église. Cet article retrace l’histoire des groupes protestants qui ont mené à l’établissement de l’Église unie St-Andrew 1.Chez les premiers colons, la religion était très importante et l’église était au centre de leur vie.
Les premiers colons à s’établir à Cantley étaient les membres de la famille Blackburn, en 1829; beaucoup d’autres familles de religions différentes ont suivi, en 1830. À l’époque, les groupes religieux coopéraient avec des communautés voisines telles que Templeton, Chelsea, Cascades, Wakefi eld et Rupert. Les premiers offices religieux ont été célébrés dans des maisons. Les ministres traversaient la rivière sur la glace en hiver et en bateau à l’été. Après 1840, ils pouvaient emprunter le traversier.
Le premier groupe religieux qui a pu s’installer dans un bâtiment est le groupe des méthodistes. Le colon William Thompson lui a fait don d’un terrain pour installer une chapelle en bois rond sur les terres où est aujourd’hui situé le cimetière uni de Cantley. Le terrain a commencé à servir de cimetière à la même époque. Le bâtiment servait aussi à d’autres congrégations et abritait une école.
Au fil des ans, le groupe des presbytériens est devenu le principal groupe protestant. En 1876, James McClelland II a fait don d’un terrain au coin nord-ouest de sa ferme pour que l’on y construise l’église presbytérienne St-Andrew. Bâtie par Anderson Storey en 1877, l’église est toujours située au 1128, montée de la Source. L’histoire relate que le premier office religieux a eu lieu avant que la construction du toit de l’église ne soit terminée. Quand il s’est mis à pleuvoir, on y a cloué des planches de bois pour que le ministre puisse officier et que les enfants puissent être baptisés sous un toit de fortune.
L’église a pris de l’ampleur avec les années, et certains de ses achats nous donnent une idée du dévouement de ses membres. En 1900, Benjamin Storey en a appelé à la générosité du public et a recueilli 125 $ pour un orgue. Quelques années plus tard, l’église a recueilli 250 $ pour de nouveaux bancs. Cela représentait de grosses sommes à l’époque. Les premières années ont été difficiles. En 1925, la communauté n’était pas assez grande pour prendre en charge une église et son ministre. Les responsabilités ont donc été réparties parmi un regroupement composé de Cantley et d’autres villages et l’église est devenue l’Église unie St-Andrew.
En 1946, des dispositions permanentes ont été prises, et le regroupement devint Cantley, Chelsea et Poltimore. Le travail de ministre du culte apportait son lot de défi s. Le dimanche, les offices étaient tenus le matin à Chelsea, en fin de matinée à Cantley et en après-midi à Poltimore.
Les 30 dernières années ont été difficiles pour de nombreuses églises, et St-Andrew ne fait pas exception. La population anglophone au Québec a décliné. Les jeunes Cantléens déménagent pour trouver du travail, et beaucoup de personnes âgées vont habiter à Ottawa en raison du manque d’hébergement pour eux ici. Récemment, la communauté de l’Église unie de l’ouest du Québec s’est regroupée afin de mettre ses ressources en commun et de maintenir les congrégations. Certains bâtiments abritant des églises seront probablement vendus, dont l’église St-Andrew de Cantley.
L’église St-Andrew aurait célébré son 140e anniversaire en 2016. Pendant près d’un siècle et demi, elle s’est dressée avec fierté, solide, sur une colline surplombant la communauté, tel un phare pour la congrégation.