Madone de la Chandeleur peinte par Marie-Denise Lemelin. Photo : Nicole Bédard

Marie-Denise Lemelin et les icônes

Nicole Bédard, Autour de l’île, Île d’Orléans, mars 2017

Marie-Denise Lemelin, de Saint-François-de l’Île-d’Orléans, produit des icônes en s’inspirant d’œuvres d’artistes anciens. Ses représentations ne sont pas conformes aux tableaux choisis, comme le font certains iconographes, car elle préfère plutôt leur donner une touche personnelle. Elle affectionne particulièrement cet art religieux qui lui permet de faire goûter la beauté et l’invisible dans un monde, dit-elle, qui a tendance à se refermer sur lui-même.

Le mot icône vient du mot grec eikona, qui signifie image. Pour réaliser des icônes, on a recours à une technique spéciale en appliquant des couches de peinture qui vont de teintes plus foncées représentant les ténèbres à des teintes plus pâles qui font ressortir la lumière. Les visages des personnages ont de l’importance avec leurs grands yeux au regard limpide et mélancolique, leur nez fin, leurs doigts effilés et la délicatesse de leur bouche. Ces traits particuliers, de même que les teintes de peinture utilisées, invitent à la contemplation, au contact avec le divin par l’image.

Les icônes peuvent être de style byzantin, grec ou russe. Selon la tradition, les iconographes vivent un temps de jeûne et de prière avant de s’adonner à « l’écriture » de leur icône sur des panneaux de bois. L’expression « écrire une icône » vient du mot « iconographie » qui signifie « image et écriture ». Mme Lemelin, pour sa part, préfère utiliser l’expression peindre une icône.

Marie-Denise Lemelin avait le goût de partager avec nous son admiration pour cet art sacré. Elle nous parle spécialement d’œuvres renommées comme celle d’Andreï Roublev, moine et peintre d’icônes originaire de Russie ayant vécu au Ive siècle, qui a peint une icône de La Trinité connue aussi sous le nom de Les trois anges à Membré.

Elle mentionne également l’icône intitulée Le Christ pantocrator datant du VIe siècle et représentant le Christ en gloire ; la plus ancienne se trouve au monastère Sainte-Catherine du Sinaï, en Égypte.

Mme Lemelin nous invite à contempler l’une de ses icônes représentant la Sainte Famille qui se trouve dans l’église de Saint-François-de-l’Île d’Orléans. Avec conviction, elle nous rappelle cette parole tirée du livre L’Art de l’icône, de l’écrivain russe Fiodor Dostoïevski : « La beauté sauvera le monde. »

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