Roger Lafrance, Journal Mobiles, Saint-Hyacinthe, février 2017
François Deschênes, Gerry Bibeault et Mario Martin partagent tous les trois un hobby bien particulier. Ils passent leur temps libre à « chasser » les personnalités et les vedettes, juste pour avoir une signature ou un selfie.
Mario est spécialisé dans les joueurs de hockey, les anciens comme les joueurs actuels ; Gerry, les joueurs de hockey et de football ; et François, les vedettes de la colonie artistique. Chez eux, ils consacrent une pièce — quand ce n’est pas la maison au complet ! — à leurs trophées de chasse : photos autographiées ou non, chandails ou différents souvenirs. François possède 1300 photos et Gerry, 240 rondelles de hockey autographiées.
« C’est un trip, une passion ! s’exclame François, le plus volubile des trois. Chaque photo a son histoire. »
Pour lui, tout a commencé avec son idole, l’ancien premier ministre Robert Bourassa qui a fréquenté la même école que lui à Montréal. L’ancienne députée Louise Harel lui avait permis de lui rendre visite au parlement et de se faire photographier en sa compagnie. Cette photo fut le début d’une passion qui ne le quitte plus.
Si François et Mario habitent la région, Gerry, lui, est un résidant de Sainte-Julie. Les trois se sont connus lors de certains événements où ils chassaient les personnalités. Maintenant, ils s’adonnent à leur passion ensemble.
Ils choisissent souvent un événement : première d’un spectacle, camp d’entraînement estival pour les hockeyeurs, tournoi de golf. Arrivés sur place, ils partent à la chasse, font du repérage et choisissent l’endroit stratégique pour « coincer » leurs victimes. Car tout est une question de savoir s’interposer pour pouvoir les rencontrer.
Se considèrent-ils comme des paparazzis ? « Non, on est des amateurs de photos, des collectionneurs, des fans », répondent-ils l’un après l’autre.
Ils respectent les personnalités même s’il leur arrive d’être très « tenaces ». Le truc est souvent d’établir un contact agréable, de leur rappeler un souvenir ou un rôle qu’ils ont interprété, le temps d’attirer leur attention et de leur soutirer un selfie. La plupart se prêtent de bonne grâce à leur demande.
« Certains ont tendance à se sauver, mais on réussit toujours à courir plus vite qu’eux ! » confie François.
En général, les anciens joueurs de hockey aiment bien rencontrer les fans. C’est beaucoup moins le cas des joueurs actuels qui essaient souvent de les éviter. Certains artistes les voient si souvent qu’ils viennent spontanément vers eux pour se prêter au jeu.
Tous les trois peuvent faire le pied de grue pendant des heures pour rencontrer une personnalité. L’automne dernier, ils sont arrivés à 8 h devant un magasin de sport qui recevait Shea Weber… à 13 h ! Une autre fois, ils ont fait l’aller-retour Saint-Hyacinthe–Toronto pour se faire photographier avec l’illustre joueur des Maple Leafs, Johnny Bower !
Ils ne le font pas pour l’argent, car la plupart de leurs photos ont peu de valeur. Mario, qui travaille à l’école de Saint-Liboire, va même donner certains chandails ou souvenirs autographiés dans le cadre de collectes de fonds. Leur hobby, ils le font simplement pour le plaisir de rencontrer des personnalités.
« Tout cela est gratis, résume François. On a la chance de leur parler et leur serrer la main. C’est merveilleux ! »