Photo : C. Bergeron

Pointe-à-Callière au rythme de l’Asie

Samuel Larochelle, Échos Montréal, Montréal, décembre 2016

Avec sa culture plurimillénaire, ses inventions qui ont révolutionné le monde et ses coutumes d’une richesse insoupçonnée, l’Asie fascine et déroute. Jusqu’au 19 mars 2017, le musée Pointe-à-Callière met en lumière l’histoire du continent, des steppes de l’Asie centrale jusqu’aux rives du Pacifique, grâce aux 450 artefacts qui composent l’exposition Terre d’Asie, présentée en première mondiale.

Haut lieu de l’archéologie, PAC accueille entre ses murs une collection de pièces de l’Antiquité, de porcelaine, de soieries, d’ivoires, d’icônes bouddhiques et de jades archaïques. Ces dernières, considérées en Chine comme les pierres les plus précieuses qui soient et comme un symbole du statut social de ses propriétaires, permettent aux visiteurs de remonter le temps qu’à l’époque néolithique. Le jade apparait ici dans certaines armes et insignes cérémoniels, là dans un objet funéraire. Évidemment, on retrouve la pierre mystérieuse dans de nombreux bijoux et ornements, souvent représentés sous la forme du dragon, la créature illustrant un lien entre le ciel et la terre. Au milieu de la galerie de jade trône d’ailleurs une armure chinoise tapissée de dragons d’or, qui donne une allure impériale à la visite.

Autre matériau associé depuis des lustres au monde asiatique, la porcelaine a pris d’assaut l’Occident à partir du 16e siècle, alors que des dizaines de milliers de pièces ont été transportées jusqu’au Portugal. Un siècle plus tard, les Pays-Bas ont poursuivi l’importation massive en bâtissant un empire dans les Indes orientales. Plusieurs illustrations de l’exposition relatent les défis d’une telle entreprise, accompagnées, bien sûr, de magnifiques objets en porcelaine.

Les férus d’histoire ont ici l’occasion de prendre conscience de l’influence du bouddhisme dans la culture asiatique, de sa naissance dans le nord de l’Inde jusqu’à sa transition vers la Chine, le Tibet, la Corée et le Japon. D’un pays à l’autre et à travers les époques, les objets associés à la philosophie bouddhiste se sont transformés en fonction des cultures et des croyances de chaque région créant un patrimoine commun nuancé d’une grande richesse. Outre les bouddhas, les bodhisattvas et quelques autres figures spirituelles majeures, un lion de marbre illustrant un rugissement capable de réveiller le monde sera présent dans l’exposition.

Bien sûr, quand il est question d’Asie, on ne peut taire la grande histoire du continent avec le textile. Issus de la collection de Sam et Myrna Myers, comme le reste des éléments de l’exposition, plusieurs costumes du 16e au 19e siècle seront à l’honneur. Véritable moyen d’affirmer sa richesse, son rang social ou la dynastie royale à laquelle on appartient, les étoffes varient en couleurs, en coupes et en multiples détails dont vos yeux se régaleront.