Christiane Voyer, La Quête, Québec, octobre 2016
Dans le quotidien Le Soleil, du samedi 27 août 2016, j’ai lu l’article La boîte à livres de l’escalier Badelard vandalisée écrit par Jean-Michel Genois Gagnon. Située dans l’escalier qui relie Saint-Jean-Baptiste et Saint-Roch, cette boîte s’avère une belle façon de remettre le livre au centre de la ville.
J’ai cru que le malfaiteur devait faire partie de la toute petite minorité qui n’aime pas les livres… puis j’ai pensé qu’il avait peut-être une raison personnelle (!) de s’en prendre à cette boîte. Pour ma part, je voudrais qu’il y ait plus de boîtes de livres dans notre ville. Nous pourrions les mettre dans des lieux plus visibles comme les parvis des églises, les parcs, les stationnements. C’est tellement une belle initiative d’échanges entre les amoureux de livres. J’ai un grand ménage à faire dans mes centaines de livres et j’ai le plaisir d’en déposer dans une de ces boîtes, car je sais combien la lecture fait du bien.
Depuis toute jeune, dès que j’ai appris à lire en fait, j’ai eu un « grand coup de cœur » pour la lecture qui est encore aujourd’hui, un de mes passe-temps préférés. Je peux même affirmer que la lecture m’a consolée, voire sauvée dans les périodes douloureuses de ma vie. Il existe vraiment une relation d’amitié « spirituelle » entre les auteurs, nous les lecteurs et les livres. Dans cette relation, livre-lecteur, la synchronicité est souvent au rendez-vous : c’est comme cela que j’explique le fait que tout à fait par hasard me tombe sous la main le livre qui me fournit une réponse à un problème, un sens à mes questionnements. Ainsi, il m’arrive de prendre un de mes livres de chevet, de l’ouvrir avec calme et concentration, de mettre mon doigt sur un mot ou une phrase qui m’éclaire, m’inspire.
Pour moi, l’existence de ces boîtes à livres permet de sortir de la solitude, de l’isolement et de l’individualisme, afin de partager ensemble nos livres « coups de cœur ». Je ne me souviens pas qui a dit cette phrase, mais elle est si vraie : « Un livre qui ne circule pas est un livre triste »… !
Un jour que je me promenais dans un parc, je me suis assise sur un banc et j’ai pensé que je pourrais prendre l’initiative, comme le font des gens dans beaucoup de villes à travers le monde, de laisser de temps en temps un livre sur un banc. Qui sait, peut-être pourrait-il aider une personne, apporter un sens à sa vie !
J’aime rester dans l’esprit de l’échange et du partage, car La Vie permet de belles rencontres avec des personnes, des livres et leurs auteurs qui nous allument, nous encouragent à continuer notre évolution. Nous avons toujours notre précieuse liberté de bien choisir nos livres comme nos amis.
Quand je vais chez le médecin, le dentiste, le coiffeur ou tout autre bureau de rendez-vous, j’aime beaucoup voir des revues ou des journaux (comme notre journal La Quête !) que de gentilles personnes ont eu la bonne idée de laisser sur les tables. Je ne peux que remercier et féliciter ces gens. Un livre, un journal, une revue doivent circuler avec une grande fluidité comme une Énergie d’amitié, d’amour, de fraternité !