La chef d’orchestre, Lise Bellehumeur, était fière de la prestation de ses musiciens et des interprètes Élise Béchard et Pascal Caron.

Musique aux Sommets à Chartierville

Pierre Hébert, Le Haut-Saint-François, Cookshire-Eaton, le 24 août 2016

À sa 1ère édition, Musique aux Sommets à Chartierville a visiblement fait le bonheur de tous. Une forte partie de la petite communauté s’est impliquée sous une forme ou une autre au grand plaisir des organisateurs et bien entendu, des nombreux visiteurs. La prestation musicale de l’Orchestre du Septième Art (OSA) avec la participation de la marraine d’honneur, France D’Amour, a tout simplement ébloui les spectateurs impressionnés.

Pour le maire de Chartierville, Denis Dion, s’est mission accomplie. « On avait deux objectifs: amener des visiteurs et se faire connaître. Il y a plusieurs personnes qui savent maintenant où est Chartierville. Ça nous apporte une belle notoriété. Il y a des gens qui m’ont dit c’est dans une municipalité comme ça qu’on viendrait prendre notre retraite. On leur a dit qu’il y avait beaucoup de maisons à vendre. » Le maire était particulièrement fier de l’implication de sa population. « Je savais qu’on avait du monde qui voulait s’impliquer et plusieurs ont dit oui, on s’implique. » Près de 80 bénévoles sur 270 personnes, représentant presque le tiers de la population locale, se sont impliqués pour cette première.

 

Musique

Évidemment, les trois spectacles qui ont attiré plus de 1 000 personnes sous le chapiteau formaient la pierre angulaire de Musique aux Sommets. À en juger par la réaction du public, ils ont tous été fort appréciés. « Je suis super contente; c’est au-delà des attentes » sont les premiers mots exprimés par Lise Bellehumeur, directrice musicale et chef d’orchestre de l’OSA. Sans l’avouer, la pression était forte sur les épaules de Mme Bellehumeur qui devait choisir dans le répertoire de chansons québécoises les pièces susceptibles de plaire au public. La réaction de la foule a confirmé qu’elle avait mis dans le mille.

« J’ai eu une idée un peu fofolle de proposer au comité organisateur l’OSA, mais c’est une belle aventure. Reconnue pour son grand cœur et sa passion, la maestria s’est mise à écrire les partitions dès novembre 2015 pour compléter les dernières touches finales en juin dernier. La complexité de la tâche, explique-t-elle, était de prendre des chansons comme Michel Pagliaro et en faire une pièce avec orchestration. Je dois imaginer les cordes, comment ça va sonner avec une orchestration et écrire les partitions. » De son propre aveu, « c’est beaucoup de temps. Ça équivaut à écrire un Starmania en quelques mois. »

Femme entière, Mme Bellehumeur n’y a pas été avec le dos de la cuillère présentant un vaste répertoire d’un peu plus de deux heures de spectacle. Il y en avait pour tous les goûts de Jean-Pierre Ferland, à Gilles Vigneault, Georges Dor, Robert Charlebois, Claude Léveillée, Gerry Boulet, Plume Latraverse, Marie-Mai, Beau Dommage, Harmonium et bien d’autres. La maestria a également fait un clin d’œil aux chansons thèmes d’émissions et films québécois, de Passe-Partout, Moi et l’autre, Les Filles de Caleb à Séraphin, un homme et son péché.

Plusieurs pièces ont été interprétées par Élise Béchard de Sherbrooke et Pascal Caron de Cookshire-Eaton. Évidemment, la participation de la marraine d’honneur France D’Amour a contribué au succès du spectacle. Avouant qu’elle n’avait pas trouvé évident se rendre à Chartierville, plus de GPS ou de signal Wi-Fi pour la diriger, elle en avait apprécié l’accueil chaleureux des gens qu’elle n’a pas raté de remercier.

Outre l’aspect musical, le défilé de chars allégoriques a attiré quelques centaines de visiteurs. Une dizaine de municipalités de la MRC du Haut-Saint-François et celle de Lac-Mégantic ont participé à l’événement. La municipalité de Saint-Isidore-de-Clifton a reçu le trophée Monty Sylvestre pour le plus beau char allégorique. Le prix a été remis par Stéphane Reynolds, représentant de la firme d’avocats. Des navettes transportant les visiteurs à la côte magnétique et au Centre d’interprétation de la mine d’or étaient offertes aux visiteurs. Des petits kiosques d’artisans locaux et régionaux, sans oublier les jeux gonflables, ont fait le bonheur des grands comme des petits.

 

Autre édition ?

Ça grouillait de partout à Chartierville. Plusieurs terrains privés s’étaient transformés en site improvisé de camping pour l’occasion. Si les organisateurs qualifient l’événement de succès, il en est autrement sur le plan financier. L’ampleur du déficit dictera la décision du comité organisateur quant à l’avenir de l’événement. « Dans le scénario catastrophe, on avait prévu un déficit de 35 000 $ que la municipalité était prête à assumer. Il est encore trop tôt, mais le déficit sera moindre que prévu, d’exprimer M. Dion. » S’il en tenait qu’au maire, il serait prêt à faire une deuxième édition. « On aurait pu acheter une page de publicité dans le Journal de Montréal. Ça aurait coûté 25 000 $; les gens en auraient parlé une journée, puis oublié après. On ne fera pas venir d’industrie à Chartierville. On a choisi d’investir à faire venir les touristes ici. » M. Dion ajoute que les organisateurs sont conscients que bâtir une notoriété pour un événement nécessite des années et des pertes financières au départ.