Vignette : Sébastien Laurent souhaite que sa sculpture d’ailes d’ange soit exposée quelque part à l’île d’Orléans. ©Claude Poulin

Sébastien Laurent, de la dentelle en métal, mais pas que…

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Marie Blouin, Autour de L’Île, Saint-Pierre-de-l’Île-d’Orléans, février 2024

Accueillie par la fusée de Tintin à deux pas de la porte de sa résidence de Sainte-Pétronille, le ton était donné pour rencontrer l’artiste coloré Sébastien Laurent, sculpteur sur métal. Car Sébastien étonne par son imaginaire débordant où le recyclage des objets du quotidien devient des œuvres d’art.

Tout a commencé, avec lui, lorsque je l’ai rencontré la première fois au Rendez-vous culturel Île d’Orléans, le 14 novembre dernier. Au cours d’un bref échange d’à peine 10 minutes, j’ai eu un gros coup de cœur pour l’artiste qui me montrait sur son écran, avec des étincelles dans les yeux, ses sculptures en métal qui n’avaient rien à voir avec leur fonction première. J’ai été impressionnée par son art et par sa préoccupation environnementale.

Quelques semaines plus tard, je l’ai retrouvé dans son refuge artistique, un garage transformé en atelier à côté de sa maison. Et, en entrant, ce qui frappe ce sont les ailes d’ange sculptées en métal comme de la dentelle. L’artiste originaire de Normandie, en France, présente au journal cette œuvre qu’il a mis des mois à réaliser.

Car Sébastien Laurent sait tout faire ou presque… Il a un bon coup de crayon, il soude et se débrouille fort bien avec l’électricité. Formé en génie mécanique à l’université, c’est son travail comme soudeur et mécanicien, ses voyages et sa conscience environnementale qui l’amènent à développer son côté artistique, car la fibre artistique il l’avait déjà.

« Tout jeune, l’odeur du métal, de la soudure et de l’acier m’attirait. J’entrais dans le garage de mon père mécanicien et cela me fascinait et m’inspirait à créer. Je voyais le potentiel artistique avec le métal. »

Avec lui, tout a une seconde vie. Un vélo peut devenir une girouette, un réservoir d’eau chaude une bannière commerciale ou un foyer dentelé… Les idées ne manquent pas, comme cette lampe à l’allure peu banale ou ce hibou fait à partir de pièces mécaniques recyclées. Son œil averti transforme tout au gré de son imagination. Il suffit d’aller voir sa collection d’œuvres Légèreté, Athéna, Élégancia, Sensualité… aux Galeries d’art Beauchamp (Québec – Montréal – Toronto) pour mieux comprendre la magie de cet artiste du métal.

Il transforme de vieilles pièces d’acier en œuvres d’art ou en objets utilitaires. À titre d’exemples, son vieux vélo qu’il a ramené de Nouvelle-Calédonie pour fabriquer autre chose ou les pièces mécaniques qu’il sauve des débris de la mine où il travaille en Abitibi pour leur donner une autre apparence. Même ici, à l’île, il a ce souci environnemental.

« Avant, je sillonnais les rues autour pour récupérer des réservoirs d’eau chaude ou des bonbonnes laissées sur le bord du chemin. Maintenant, on vient me les porter car les gens savent, surtout à Sainte-Pétronille, que j’ai des idées pour les transformer. C’est de famille cette tendance au recyclage ! Ma femme aussi récupère. Habile couturière, elle crée des sacs à main, des trousses pour ordinateur avec de vieux jeans ou des cravates. »

Même son atelier est à son image. Une bonne partie de son équipement est fabriqué par lui à partir d’objets recyclés qu’il signe avec une touche fantaisiste au point de vue de la couleur, de la forme et du dessin. C’est probablement dû à son intérêt pour les bandes dessinées qui remonte à son enfance.

Quoi qu’il en soit, Sébastien Laurent voit grand. Et il est bien parti pour réaliser ses rêves. Il aimerait d’abord vivre de son art à temps plein dans quelques années et réaliser des œuvres d’art public. Surtout, il souhaite voir sa sculpture d’ailes d’ange exposée quelque part à l’île d’Orléans. À qui la chance ?

https://www.facebook.com/sebastien.laurent