Marc-Antoine Lapointe, Le Trident, Wotton, février 2025
L’actualité qui touche les enjeux environnementaux déborde relativement souvent de nouvelles négatives et pessimistes qui ont tendance à nous démoraliser quant à l’idée d’aboutir à des écosystèmes et à un environnement planétaire plus sain. En ce début d’année 2025, je me devais, dans un premier temps, de vous souhaiter une bonne année à tous et de vous faire part d’une nouvelle positive et optimiste qui nous permettra de débuter l’année sur une belle note. Cette nouvelle démontre les résultats concrets des efforts que l’on fait pour conserver, préserver ou protéger notre environnement, que ce soit à l’échelle planétaire ou, comme dans ce contexte, à notre échelle nationale québécoise.
Pour calculer, cerner, mesurer ou évaluer l’impact environnemental de nos actions, nous nous fions essentiellement sur les effets directs que nos actions portent, comme la construction d’une route qui peut nuire à la santé hydrique d’un milieu ou briser la connectivité d’un territoire sur ses animaux, et sur les quantités de contaminants rejetés dans l’environnement, qu’ils soient sous forme liquide, solide ou gazeuse.
Nous nous attardons aujourd’hui sur les contaminants gazeux (et solides) qui constituent nos principaux contaminants atmosphériques au Québec et sur l’ évolution de leur concentration dans le temps.
Le portrait global de l’évolution des contaminants atmosphériques n’est pas que positif. On observe une hausse de particules totales (PM) de 28,2% et de particules respirables de (PM10) de 19,6%. Ces hausses s’expliqueraient par l’augmentation des distances parcourues sur des chemins non pavés et par la mise en opération de nouveaux chantiers de construction. Pour de ce qui est des particules fines (PM2,5), on voit une baisse de 10,1% qui serait due à la fermeture d’établissements industriels, d’une meilleure substitution des combustibles utilisés et de l’amélioration graduelle du taux de consommation de carburants des véhicules.
Pour les composés organiques volatils (COV), c’est une baisse de 43,6% qui a été observée. Les principaux émetteurs sont les peintures et les solvants. Avec le temps, ces produits ont évolué et sont devenus moins nocifs pour l’environnement. Il en va de même pour les transports, les secteurs miniers et pétroliers qui utilisent des techniques plus respectueuses de l’environnement.
Concernant le dioxyde de soufre (SO2), on constate une diminution de 74,6%. Nous y sommes arrivés par un arrêt quasi complet des émissions du secteur des transports (baisse de 97,5%) par l’application de la loi, soit par le règlement sur le soufre dans le carburant diesel et le règlement sur le soufre dans l’essence. La source émettrice la plus importance reste le secteur minier, qui, pourtant est passé de 260 184 tonnes d’émissions en 1990 à 81 229 tonnes d’émissions en 2022. C’est la mise en place d’usines d’acides sulfuriques qui permet de récupérer les contaminants.
Pour ce qui est du monoxyde de carbone (CO), on observe une baisse de 53,9%. C’est essentiellement grâce à l’évolution des technologies qui résulte à de meilleurs catalyseurs et à une recirculation des gaz d’échappement. On observe seulement une hausse importante du CO dans le secteur de l’aluminerie. Un mal pour un bien lorsque l’on sait que l’utilisation de l’aluminium est une utilisation bien plus écologique que d’autres matériaux. Le CO doit vraiment diminuer puisque qu’il peut se transformer en CO2 et en O3, qui sont également d’autres agents de changements climatiques, puisqu’ils sont respectivement un gaz à effet de serre et un composé du smog.
Pour terminer, les oxydes d’azote (NOx) ont baissé de 58,6%. C’est principalement grâce à de meilleurs procédés de fabrication et aux secteurs des transports qui, malgré le développement du parc automobile, ont baissé grâce aux technologies. La fermeture d’industries pâtes et papiers est aussi un facteur important.
En somme, même s’il nous reste un goût amer en bouche à la vue des changements climatiques, nous devons nous rassurer et nous dire qu’il est non seulement possible de faire des changements pour améliorer la condition de l’environnement, mais que, à la vue des résultats présentés, ce n’est pas un objectif difficile à atteindre.
Sources de l’écrit : MELCCFP, novembre 2024, Inventaire Québécois des Émissions des Principaux Contaminants Atmosphériques en 2022 et leur Évolution depuis 1990, Gouvernement du Québec, ISBN 978-2-550-99037-6, 91 p. https://www.environnement.gouv. qc.ca/air/inventaire/inventairecontaminants-2022.pdf
MELCCFP, 2023, Bilan de la qualité de l’air au Québec 2021, ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Direction de la qualité de l’air et du climat, https://www.environnement.gouv. qc.ca/air/bilan/qualite-air-quebec2021.pdf