Clarence Robitaille-Méloche, Journal des voisins, Montréal, octobre 2024
Une murale en cours de réalisation à Ahuntsic rend hommage à Robert Charlebois, l’auteur-compositeur-interprète, musicien, acteur et figure marquante de la culture québécoise.
Le premier objectif du collectif d’artistes, le Projet Tyxna, qui crée en ce moment même cette fresque, est de transposer le style de Charlebois dans la murale. Pour y parvenir, d’abord, les artistes ont décidé de représenter le chanteur dans une ambiance un peu folle. Ils ne voulaient pas se contenter des références les plus célèbres de Charlebois. Ils voulaient le représenter à travers toute sa carrière sans pour autant imager toutes ses chansons.
Le style musical de Charlebois a été influencé par plusieurs mouvements musicaux : le rock, le country, etc. Pour les artistes, il était important de transposer cet aspect de sa musique ; l’éclectisme de ses chansons.
De plus, le chanteur ayant toujours mis en valeur la langue française dans sa discographie, il est représenté enseveli de pages de textes en français. Celles-ci symbolisent aussi l’écriture, la chanson, les créateurs, les chansonniers, etc.
Pourquoi Robert Charlebois?
«Cela fait longtemps que je voulais qu’on fasse une murale en hommage à Charlebois. J’aime beaucoup ses chansons et c’est un personnage qui a marqué l’histoire du Québec», indique Leonardo «Léo» Fiore, directeur de Prevention du crime Ahuntsic-Cartierville (PCAC, anciennement Tandem). Son organisme sollicite les budgets de réalisation des murales auprès de la Ville de Montréal.
À quelques mois de son départ à la retraite, M. Fiore se fait plaisir et offre un cadeau à la communauté.
L’œuvre sur le mur qui fait face à l’épicerie Maxi, sur le boulevard Saint-Laurent, est située à moins de 400 m de l’ancienne maison où Charlebois a grandi et où il a commencé à gratter la guitare, sur le boulevard Grande Allée.
Fred, alias Fuze one, Dodo Ose et Zek one sont les artistes — du collectif Projet Tyxna — qui sont perchés presque tous les jours sur leur échafaudage pour finir la peinture. Elle devrait être prête avant la fin d’octobre.
«On souhaiterait que Robert Charlebois soit là pour l’inauguration», confie Fred.
Alors que la murale a été conçue en accord avec l’artiste — il a donné son accord sur l’esquisse — la peinture est aussi un écho à d’autres œuvres du même genre dans le quartier puisque les artistes ont déjà travaillé à Ahuntsic et Cartierville.
C’est la même équipe qui avait produit la fable du nord, une immense murale à l’angle de Henri-Bourassa Est de Lorimier, qui va disparaitre bientôt pour cause de travaux.
Le deuxième objectif des artistes était de faire un parallèle entre la figure iconique de Charlebois et les symboles importants de l’arrondissement. C’est l’une des raisons pour lesquelles ils ont choisi d’inclure un coyote dans la murale ; l’animal icône d’Ahuntsic-Cartierville.
Pour évoquer les différents symboles, les couleurs sont essentielles. Dans la murale de Charlebois, les artistes ont choisi des couleurs rappelant les quatre saisons souvent évoquées dans ses chansons. La murale commence dans le bleu clair hivernal à gauche pour finir en orange ocre automnal à droite.
Le jaune estival est au centre de la murale puisque l’été est la saison à laquelle Charlebois fait le plus souvent référence. Ses paroles évoquent souvent le fait de voyager dans les pays chauds.
Rédigé avec Amine Esseghir.