MLou a ajouté suffisamment de cordes à son arc pour vivre de sa musique. Photo : Offerte par Marie-Lou Brière-Berthelot

MLou présente Reflets, neuf de ses compositions

Gilles Gagné, Graffici, Gaspé, septembre 2024

L’auteure-compositrice-interprète MLou, de son nom original Marie-Lou Brière-Berthelot, a lancé en mai son album Reflets, qui comprend neuf chansons de style folk pop enregistrées au studio de Martin Hogan à Grande-Rivière. Elle a pu jouer ses chansons régulièrement en spectacle au cours de l’été et la réponse du public la satisfait grandement.

Entre 2015 et 2024, MLou avait lancé deux plus petits albums et quelques simples. Le cas de Reflets est différent parce que neuf chansons nécessitent passablement plus de travail, tant dans la composition que dans l’enregistrement.

« C’est un album qui regroupe mes propres chansons, enregistrées avec une équipe restreinte. Martin Hogan et moi, on a tout fait lors de l’enregistrement. On a joué de tous les instruments. Il y a eu deux ou trois exceptions. Alex Pelletier de Mother of Cup, de Gaspé, est venu chanter avec moi et Joanie Robichaud de Caplan, m’a offert un texte, Absence, modifié un peu pour que ça se moule à mon style d’écriture », explique MLou.

Elle vante le rôle de Martin Hogan en matière de produit final et de complice de production.

« Il a fait la prise de son, il a été réalisateur, il a joué de pratiquement tous les instruments, des batteries, à la basse, en passant par les guitares. Je me suis concentrée sur le piano et la voix. Je joue de la guitare, mais quand tu as la chance d’avoir Martin à cet instrument, tu la prends. Je me rends compte que j’ai aussi beaucoup intégré les claviers dans les spectacles qui ont suivi le lancement », souligne-t-elle.

Elle définit les derniers mois comme un rêve qu’elle a longtemps caressé. « Je suis en spectacle avec mon album, parfois avec quatre musiciens ou en duo avec Martin. Sinon, je joue avec Cropduster, très rock, ou en duo avec Joanie Martel. On fait des chansons pop des années 1990 et 2000. C’est mon été de rêve, à présenter des spectacles avec mon matériel en premier. »

Cropduster, un groupe dans lequel elle chante des reprises de chansons rock and roll avec des musiciens anglo-gaspésiens, lui procure aussi beaucoup de satisfaction.

« Ado, j’étais très, très gênée. Si j’avais pu passer entre le mur et la peinture, je l’aurais fait. Cropduster, c’est un autre rêve qui se réalise, chanter du rock. Chanter des covers [reprises] avec Cropduster me permet d’avoir plus de lâcher-prise. Ça ne me dérange pas d’avoir moins de contrôle sur ce qui se passe, contrairement à l’enregistrement de mon album. Je n’aime pas la routine. Donc changer de style me permet de varier la musique que je joue. Il n’y a pas de risque que je m’ennuie et que je lâche tout », dit MLou.

Pendant un peu plus de deux ans, elle a aussi chanté comme membre des Triculturals (prononcer à l’anglaise), avec Melissa Girvan, une Mi’gmaq de Listuguj, et Dave Felker, de Shigawake. Cette collaboration a aussi débouché sur un enregistrement d’album, quelques mois avant Reflets.

« Cet album se vend bien mais on ne sait pas quand on jouera de nouveau en spectacle. Le but ultime, c’était de produire des chansons originales, ce qu’on a fait au printemps, avec un lancement à Paspébiac. On a un défi de distance, avec Dave à Shigawake, Melissa à Listuguj et moi à Caplan », dit-elle.

La polyvalence musicale de MLou vient en partie du fait qu’elle a suivi des cours de piano et de guitare. Elle est montée sur scène les premières fois au Cégep, en 2006, à 18 ans.

« J’ai tout le temps baigné dans la musique, grâce à des cours de piano classique quand j’étais enfant et à de cours de guitare à l’adolescence, avec Richard Dunn. J’ai aussi pris des cours de violon, mais je ne suis pas assez bonne pour en faire en spectacle, en tout cas pas maintenant », dit-elle en riant.

Toujours active en vertu de l’animation d’une émission hebdomadaire au cours de laquelle elle présente des chansons à CIEU-FM, MLou vit maintenant de la musique, quand elle inclut quelques activités connexes qui y sont étroitement liées.

« On peut dire ça, que tous les étés, j’arrive à en vivre, grâce aux spectacles. Le reste de l’année, automne, hiver et printemps, je vois comment développer le reste de ma carrière. Je m’occupe de recevoir mes droits, de faire les démarches pour faire mes déclarations de droits d’auteur. Je développe une expertise dans le but d’aider les artistes émergeants à faire la même chose. Je fais des démarches auprès des sociétés qui nous représentent. Pour être protégés et payés, il faut déclarer nos chansons et réclamer les montants qui nous sont dus. C’est une passion : démêler les plateformes et la radio pour recevoir nos droits. J’ai aussi mon diplôme de professeur au primaire. Je me tiens dans les écoles, je fais de la suppléance, dans le but de donner des ateliers d’écriture, entre autres », explique MLou.

Elle a vécu d’enrichissantes apparitions sur la scène nationale en étant concurrente à La Voix en 2018 et en participant à Ma première Place des arts en 2023.

Son album Reflets est notamment disponible sur le site internet MLou et dans quelques points de vente gaspésiens.