Marc Cochrane, Autour de l’île, Saint-Pierre-de-l’Île-d’Orléans, juillet 2024
Chaque été, plus de 1 000 Mexicains et Guatémaltèques envahissent les champs de l’île d’Orléans pour récolter fruits et légumes qui serviront à nourrir le Québec. Ces travailleurs agricoles migrants (TAM) ne représentent pas seulement des employés, mais des humains tout comme nous. C’est ce que révèle l’exposition Au-delà du travail agricole migrant, des personnes à part entière, présentée jusqu’en septembre à la Maison de nos Aïeux.
Une centaine de personnes, dont plusieurs TAM, ont pris part le 30 juin au vernissage agrémenté notamment de bouchées traditionnelles guatémaltèques.
« Ces travailleurs sont très courageux. Ils quittent leur famille au printemps pour six ou sept mois et sont toujours de bonne humeur. Le matin, on les entend chanter. Nous avons beaucoup de leçons à tirer d’eux. Je suis convaincu que tous les producteurs de l’île sont contents de leur travail », a mentionné le président de la Fondation François-Lamy, Conrad Gagnon.
L’exposition, organisée en collaboration avec la Fondation François-Lamy, l’Équipe de recherche en partenariat sur la diversité culturelle et l’immigration dans la région de Québec (EDIQ) et le Réseau d’aide aux travailleuses et travailleurs migrant.e.s agricoles du Québec (RATTMAQ), explore les expériences variées et souvent méconnues des TAM à travers des témoignages, des photographies et des vidéos captivantes.
Les visiteurs auront l’occasion de découvrir non seulement les défis auxquels sont confrontés ces travailleurs.euses, mais aussi leurs talents, leur résilience et leur contribution essentielle à l’économie et à la culture locales.
Parmi les obstacles qu’ils doivent affronter, la barrière de la langue peut se résorber grâce aux ateliers de francisation proposés par le RATTMAQ depuis 2022.
C’est là que la professeure en travail social interculturel à l’Université Laval, Stéphanie Arsenault, a pu recueillir des témoignages et prendre des photos de TAM.
Cette initiative, soutenue par l’Entente de développement culturel de la MRC de l’Île-d’Orléans, souhaite révéler d’autres pans de la vie des TAM.
« Certains aimeraient s’installer au Québec. Ils sont fiers de travailler afin de fournir une maison à leur famille et de nourrir leurs enfants. Ils doivent surmonter de grandes souffrances comme ne pas voir leurs enfants naître ou grandir », a commenté Mme Arsenault.
Abner Jedaias Xicay Tum vient du Guatemala et Marcos Antonio, du Mexique. Ils travaillent à la ferme Vaillancourt depuis 13 et 5 ans respectivement.
Ils ont mentionné être très satisfaits du vernissage parce qu’ils ont eu l’impression que les gens avaient une idée négative d’eux puisqu’ils travaillent sur les terres.
« L’événement permet aux gens de rectifier leur perspective, de constater que nous sommes tous des humains et cela peut mettre notre travail en valeur », ont-ils déclaré à la stagiaire en journalisme d’Autour de l’île, Mia Roy, qui parle espagnol.
Ils adorent également les activités en français qui les aident à mieux communiquer. Ils ont confié être très contents de travailler à l’île d’Orléans, bien que leurs familles les attendent dans leur pays respectif.
En collaboration avec Mia Roy, stagiaire en journalisme.