Sébastien Michon, Le Val-Ouest, Valcourt, avril 2024
L’organisme En Verve et Poésie vient de publier « Intimes », un manifeste poétique. Le recueil présente des extraits des carnets d’écriture de participant-e-s de la « Nuit des mots ». Un événement qui se tenait les 18 et 19 janvier dernier dans trois bibliothèques de l’Estrie : Centre culturel Yvonne L. Bombardier (Valcourt), Bibliothèque Françoise-Maurice (Coaticook) et Centre culturel Pierre-Gobeil (Rock Forest).
« Être ensemble autrement »
« Les participants et participantes reconnaissent la nécessité d’avoir traversé une Nuit comme celle-ci. Ils et elles observent leur transformation et témoignent de l’importance de prendre le temps d’entrer en intimité avec soi… Pour être ensemble autrement », propose le manifeste en page couverture.
L’organisme En Verve et Poésie vient de publier « Intimes », un manifeste inspiré par les nuits de poésie de Valcourt, Rock Forest et Coaticook. (photo : Sébastien Michon – Le Val-Ouest)
À Valcourt, immersion dans «Mécaniques intérieures»
L’objectif de départ était de réunir, dans trois espaces culturels de l’Estrie, des jeunes de tous âges pour une plongée créatrice à travers une thématique inspirée du lieu.
Les organisateurs avaient choisi, pour Valcourt, le thème « Mécaniques intérieures ». « C’était avec l’esprit d’une nuit des idées. Pour permettre aux gens de vivre une immersion dans la création », souligne Fanny Tousignant, responsable de la mobilisation et du sociofinancement pour En Verve et Poésie.
« Se laisser aller et déconnecter du mental »
Au total, 53 personnes ont participé aux trois événements, dont une vingtaine en provenance de la région de Valcourt.
Durant quatre heures, les participantes et participants se sont prêtés à divers jeux d’écriture. « Pour réchauffer l’ambiance, au début de l’activité de Valcourt, nous avons fait appel à Corps bruyants. Un organisme de Sherbrooke dédié à l’improvisation. Une conférence suivait un atelier d’improvisation jumelé à des périodes d’écriture. Nous souhaitions que les gens descendent dans leur physicalité, se laissent aller et déconnectent de leur mental », explique Fanny Tousignant.
Deux artistes de Maricourt accompagnent le groupe
L’artiste Bisha, originaire de Maricourt, servait de médiatrice tout au long de la soirée. Elle accompagnait le groupe en jouant un personnage de mécanicienne. « Bisha avait installé une table avec plein d’outils. Les gens venaient la consulter et elle les invitait à en choisir un. Les participants se laissaient inspirer par cet outil pour écrire dans leur carnet », raconte-t-elle.
Le poète maricourtois Olivier Lussier a quant à lui guidé le groupe dans son parcours de rédaction en lien avec le thème.
Le poète maricourtois Olivier Lussier a guidé le groupe de Valcourt dans son parcours de rédaction en lien avec le thème « Mécaniques intérieures ». (crédit photo : Léandre Lecomte)
Création d’un manifeste à partir des carnets
« À la fin de la soirée, nous avons recueilli tous les carnets d’écriture. Qui étaient, en quelque sorte, les compagnons de chaque personne pour y déposer leurs mots et inspirations », expose Fanny Tousignant.
Entre janvier et mars, l’équipe de En Verve et Poésie a fait un travail de moine. « Nous avons photocopié les 53 carnets. C’était important pour nous d’utiliser l’écriture, la typographe et le texte, tels qu’ils apparaissaient au naturel. Nous avons ensuite tout découpé et fait des classements. »
Résultat : la publication, fin mars, d’un recueil de quelques pages qui témoigne de ce qui a émergé de ces trois nuits.
Une centaine d’exemplaires du manifeste ont été publiés. Un certain nombre sera remis aux contributrices et aux contributeurs qui ont soutenu financièrement ce projet par le biais d’une campagne de sociofinancement. Quelques copies sont en vente au comptoir de prêts de la bibliothèque au coût de 5 $. Un exemplaire est aussi disponible pour consultation.
Des mots anonymes
« La pente est raide
Mais pas le choix : il est temps de lâcher les brakes
Toujours en mode parking
Baisse la fenêtre et sort la tête »
(Extrait poétique en provenance de Valcourt)
« Tous les extraits publiés sont anonymes. C’était entendu dès le départ. Pour que tout le monde soit à l’aise de nous prêter son carnet », expose Fanny Tousignant.
Quelques-unes des pages valcourtoises de « Intimes – le manifeste de la nuit des mots ». (photo : Sébastien Michon – Le Val-Ouest)
Des suites?
Cet événement, qui était une première, aura-t-il une suite? « Les trois bibliothèques partenaires nous ont dit qu’elles ont adoré l’aventure. Nous aimerions beaucoup reproduire l’activité dans les prochaines années », espère-t-elle.