L’entrée du village de Vimy-Ridge. (Par Guy Jacques)

Vimy-Ridge, un village redevenu paisible

Guy Jacques, Le Cantonnier, Disraeli, mai 2023

Dans le cadre de notre tournée des municipalités, nous avons été invités ce mois-ci à visiter Vimy-Ridge. Bien que ce lieu fasse partie de la municipalité de Saint-Joseph-de-Coleraine, il demeure une entité à part entière par laquelle beaucoup de gens sont passés avant la construction de la nouvelle route 112. L’agglomération a d’ailleurs regagné sa tranquillité depuis.

Ce village, qui compte une quarantaine d’habitations, est blotti entre les monts King et Caribou. Construit en 1917 par la compagnie Bennett et Martin de Thetford Mines, en vue de l’exploitation des gisements d’amiante des environs, il a compté jusqu’à une cinquantaine de familles. Son nom lui vient de la crête (ridge en anglais) de Vimy, située dans le département du Pas-de-Calais, en France. Du 9 au 14 avril 1917, les soldats canadiens délogèrent les Allemands de la crête de Vimy, au moment où, au Québec, s’érigeait le village que l’on a nommé Vimy-Ridge, afin de commémorer ce haut fait d’armes.

 

Le Centre sportif Mont Caribou. (Par Guy Jacques)

 

De 1923 à 1970, un bureau de poste appelé Vimy Ridge Mine a desservi le village. C’est en 1931 qu’intervint son rattachement à Saint-Joseph-de-Coleraine. On y retrouve quelques entreprises, un centre sportif, une patinoire, un parc pour les enfants, de même qu’un accès pour les Sentiers pédestres des 3 Monts. Vimy-Ridge a aussi été le lieu de nombreux spectacles, dont plusieurs du renommé Shawn Phillips, un du regretté Bob Walsh, de même que d’une compétition de longboard, le Challenge Vimy surf the ridge.

Nous avons rencontré M. Mario Laflamme afin de discuter avec lui de ce qui se passe dans ce coin de pays. Il a été nommé bénévole de l’année de Saint-Joseph-de-Coleraine en 2017, et à cette occasion, la salle du Centre sportif Mont Caribou a été nommée en son nom pour souligner sa grande implication. Plusieurs le surnomment « le maire de Vimy-Ridge ». « Je suis conscient que je suis connu comme Barabbas dans la passion. Je me suis beaucoup investi pour que Vimy-Ridge demeure un lieu accueillant ». Jusqu’à l’été 2022, c’est lui qui s’occupait de la tonte du gazon au parc pour enfants et au centre sportif avec sa conjointe. Il fut l’instigateur de nombreux projets, retrouvailles, fêtes et activités, autant pour les aînés que pour les enfants. « Le centre sportif est important pour notre village. C’est le seul lieu que nous ayons pour nous réunir et faire des événements. Il a été rénové en 2006. Le député provincial de l’époque, M. Laurent Lessard, a énormément contribué. Il faut dire qu’un très fort lien nous lie à cet endroit, en raison du triste accident qui a eu lieu en 1964, lors de sa construction, dans lequel 5 enfants de 7 ans, dont mon frère, sont décédés. Pour les gens de Vimy, c’est comme un monument funéraire. J’ai été dans le comité des loisirs pendant de nombreuses années. Il est dommage que presque plus rien ne se passe. »

Il nous a présenté de nombreuses coupures de presse qui relatent la petite histoire de ses batailles et de ses accomplissements pour, entre autres, que le village puisse conserver son centre sportif. Parmi ceux-ci, un article de notre collègue, M. Jean-Denis Grimard, dans lequel ce dernier note qu’en 2005 : « Il peut paraître inconcevable qu’une municipalité disposant d’un budget dépassant les deux millions ne puisse libérer quelque 30 000 $ pour la réalisation de travaux de réfection jugés urgents ». Il semble bien que la collaboration avec la Municipalité de Saint-Joseph-de-Coleraine soit encore difficile de nos jours. Les citoyens et citoyennes affirment devoir se battre pour se faire entendre. Dans la série de nos petits villages gaulois qui résistent, Vimy-Ridge se démarque. Le sentiment d’appartenance de la population à son coin de pays est très fort : ils habitent à Vimy-Ridge.