Exposition de Delarive

Marc Cochrane, Autour de l’Île, Île d’Orléans, avril 2023

Inspirée par la poésie du recueil Le déboisement, d’Odile-Marie Tremblay, l’artiste (Natalie) Delarive expose 11 de ses œuvres jusqu’au 4 juin à la Maison de nos Aïeux.

Intitulée L’instant où le pays prend forme, l’exposition propose des collages en carton réalisés par la résidente de Saint-François pendant et après la lecture du recueil de poésie. Elle a contacté la poétesse pour lui parler du projet d’y broder des extraits de son recueil. Recevant des soins palliatifs, celle-ci lui donne carte blanche pour s’approprier le texte et le transposer dans son univers.

« Les paysages que l’on reconnaît dans mes œuvres sont inspirés aussi de mes promenades à l’île d’Orléans. On peut y voir, notamment, le Cap Tourmente. L’hiver passé, je vivais un moment intense de ma vie. Je suis tombée sur le recueil d’Odile-Marie et ça m’a touchée. J’ai compris l’histoire du déboisement », a confié la présidente de Quaribou Culture lors du vernissage de l’exposition, le 6 avril.

Accompagnée au clavier par son conjoint et auteur-compositeur interprète, Phil Bourg, Delarive a lu quelques passages du recueil Le déboisement en présence de la poétesse.

Contre toute attente, elle réalise que le corps fait partie de leurs démarches, à toutes deux. Tandis qu’elle met à l’épreuve le sien dans une technique de découpe aussi minutieuse qu’acharnée, Odile-Marie Tremblay doit, quant à elle, accepter la nouvelle réalité de son corps malade.

Chacune utilise la nature pour sublimer la violence du monde et la présence de la mort. Alors que Delarive érige des remparts de douceur pour contrer la violence de la perte, Tremblay s’attarde à percer le quotidien pour donner aux jours leur couleur. Le mélange de leurs pratiques joue d’hypothèses dans lesquelles se révèlent l’intimité des paysages et des mots et où se discerne une sorte de géographie des sentiments.

S’inscrivant dans le cadre du Mois de la poésie, l’exposition donne à voir un processus consenti d’appropriation, de réinterprétation et, par conséquent, de syncrétisme artistique, qui apporte une richesse et une profondeur aux œuvres de Delarive tout en proposant de nouvelles clés de lecture au recueil de Tremblay.

Delarive a récité quelques passages du recueil de poésie Le déboisement, en présence de l’autrice Odile-Marie Tremblay, accompagnée au clavier par Phil Bourg. ©Marc Cochrane