François Beaudreau, L’annonceur, Pierreville, Décembre 2022
Le phénomène du « ghosting » frappe plus du tiers des PME.
Un récent sondage de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, la FCEI, révèle que plus du tiers des propriétaires de PME disent avoir embauché des candidats qui ne se sont jamais présentés au travail ou qui ont cessé de venir travailler peu de temps après avoir commencé leur emploi. Il s’agit d’un phénomène grandissant appelé le « ghosting ».
Une proportion de 37 % des propriétaires de PME affirment que des candidats ne se sont pas présentés à leur entrevue et/ou ont abandonné le processus d’embauche sans donner signe de vie au cours des 12 derniers mois.
« Les employeurs ont déjà beaucoup de mal à pourvoir certains postes. Le ghosting est frustrant et leur fait perdre du temps et de l’énergie qu’ils n’ont pas. Les candidats et les employés ne sont pas obligés d’accepter ou de garder un emploi qu’ils n’aiment pas, mais ils devraient au moins communiquer clairement leurs intentions à l’employeur au lieu de l’abandonner sans donner signe de vie », soutient Jasmin Guénette, vice-président des affaires nationales à la FCEI.
Selon les analyses menées par la Fédération, les pénuries de main-d’œuvre qualifiée ou semi-qualifiée continuent de limiter la croissance pour 53 % et 38 % des entreprises, respectivement. Par ailleurs, plus de la moitié des PME ont des revenus sous la normale et 58 % n’ont pas remboursé leurs dettes pandémiques.
Parmi les mesures envisagées pour corriger la situation, La FCEI recommande au gouvernement fédéral de ne pas apporter de modifications au régime d’assurance-emploi qui pourraient nuire à la reprise complète de l’économie.
« Des propriétaires d’entreprise qui ont subi le phénomène du ghosting nous disent que certains candidats préfèrent continuer de percevoir des prestations d’assurance-emploi aussi longtemps que possible. Ils postulent ou acceptent un emploi simplement pour respecter les conditions d’admissibilité. Même si la grande majorité des prestataires de l’assurance-emploi ont probablement l’intention de retrouver du travail, les modifications que le gouvernement compte apporter au régime ne doivent pas les décourager d’accepter ou de commencer un emploi », ajoute M. Guénette.