Bas de vignette : L’œuvre de Benoît Maubrey, ARENA, est constituée de plusieurs haut-parleurs fonctionnels. Le public peut les utiliser pour diffuser de la musique ou se faire un karaoké.

Bénévolat, art et gain

Pier-Olivier Nadeau, La Quête, Québec, Septembre 2022

 

Depuis le 25 juin, la population peut trouver sur son chemin les étonnantes œuvres des Passages Insolites d’EXMURO arts publics ainsi qu’un musée du Bad Art. En tout, 18 artistes locaux, nationaux et internationaux ont mis la main à la pâte pour produire un parcours d’art public de 16 œuvres. En plus des artistes et des employés qui ont travaillé sur le projet, quatre bénévoles ont retroussé leurs manches pour proposer une expérience unique dans le secteur du Vieux-Port de Québec qui se déroule jusqu’au 10 octobre.

 

Pour Laurence Duchesne, chargée de la médiation et du développement des publics, des Passages Insolites sans les bénévoles seraient impossible. « Si ça n’était pas d’eux, ça serait l’équipe de bureau qui aurait peint [le musée]. Donc non, je ne pense pas que ça aurait été possible », affirme-t-elle.

 

Les bénévoles jouent plusieurs rôles clés pour l’évènement. Ils font « le montage des œuvres […] et de la salle d’exposition, ils collent les affiches publicitaires dans les endroits publics et, à l’inauguration des Passages Insolites, ils sont sur le terrain et distribuent des cartes et offrent de l’information aux gens », indique Mme Duchesne.

 

Elle ajoute qu’EXMURO aime faire appel aux bénévoles, ce qui constitue souvent leur première expérience pour les étudiants en arts. « On sait qu’en art, tu dois avoir des expériences, tu dois avoir des contacts. C’est un milieu particulier pour ça et on a une belle sensibilité à cette réalité. On est très content d’offrir aux étudiants une première expérience en art. »

 

Il faut donner…

Parmi les trois bénévoles interviewés qui participent à l’élaboration de la 9e édition, tous étudient en art. Cette expérience leur permet de combler leur recherche de connaissances dans ce milieu. Audrey, l’une des bénévoles, résume bien les raisons pour lesquelles elle s’implique. « Par curiosité, pour apprendre et pour l’aspect social. »

 

Faire le montage des œuvres comble entièrement les attentes des trois bénévoles. Cependant, ne pas pouvoir faire leur propre production leur manque, selon Sandrine. « J’aime beaucoup ça produire. Ce n’est pas ça qu’on fait ici. C’est deux choses complètement différentes, être artiste et être technicien, mais je veux voir les deux côtés de la médaille », admet-elle.

 

Audrey Croteau cumule plusieurs expériences variées en bénévolat. Un point commun à ces engagements : l’aspect humain. « C’est l’aspect humain, moi, qui m’intéresse peu importe la cause. On rencontre tellement de personnes différentes, de vies différentes et ils ont tous des choses différentes à prendre ces gens-là. Je trouve ça le fun d’apprendre un peu de chacune de ces personnes que je rencontre à travers ces expériences. »

 

… pour recevoir

Ce n’est pas la première année que des bénévoles donnent cœur et âme pour réaliser Passages Insolites. Après avoir été bénévole l’an dernier, Triska Sicuranzo Gagné commence sa maîtrise en art à l’Université Laval et travaille avec diverses entreprises dans son domaine d’étude. Elle croit que son bénévolat à travers plusieurs organisations en art, dont EXMURO, l’a aidé à être où elle est aujourd’hui. « Ça te fait un bon nom dans le réseau et ça m’a donné un contrat de médiation. Tu es considérée comme une personne de confiance ». La jeune artiste affirme également que l’expérience, l’aspect social et tous les aspects du bénévolat sont positifs.

En plus de toutes les connaissances acquises, Mme Gagné a également utilisé sa formation de guide, acquise lors de l’évènement Passages Insolites, pour conquérir son conjoint actuel.      « À ma première date, je l’ai amené faire le tour des œuvres des Passages Insolites », confie-t-elle en riant.