Source photo : Stéphane Simard, chasseur d'étoiles

Phénomènes célestes sous le ciel du Nord

Éric Cyr, Le Trait d’Union du Nord, Fermont, Septembre 2022

 

L’astrophotographe Stéphane Simard était de passage à Fermont, le 17 août 2022, afin de capter des images du ciel et en particulier des phénomènes astraux de la région. Il a été rejoint dans son excursion nocturne en quête d’images originales par un autre passionné, le photographe et chasseur d’aurores boréales, Jocelyn Blanchette. Une fois les nombreux trépieds installés et entre deux phénomènes lumineux, les deux artistes, qui parlent le même langage, ont pu échanger sur les trucs du métier dans un jargon technique très spécialisé réservé aux férus du domaine.

Originaire du petit village de Larouche au Saguenay-Lac-Saint-Jean, Stéphane Simard a toujours été inspiré par les phénomènes astronomiques et la magnificence de l’univers dans toute sa splendeur. Il est bien connu pour sa participation à l’émission documentaire Chasseurs d’étoiles sur la chaîne de télévision ICI Explora du diffuseur public Radio-Canada. Il fait partie de la nouvelle génération d’astrophotographes qui a révolutionné la pratique de cette discipline en partageant le fruit de ses observations et en rendant accessible ce que l’on croyait inatteignable.

L’ancien enseignant d’éducation physique à Jonquière, qui est aussi musicien à ses heures, a commencé à fréquenter l’ancien site internet du forum Astro-Québec où il a connu celui qui est devenu son mentor, Carl Friolet. M. Simard explique que pour percer dans cette branche il faut à la fois avoir un esprit cartésien et maîtriser l’aspect technique, mais qu’il est aussi essentiel d’avoir un côté artistique. Il explique : « La voûte céleste a stimulé ma curiosité et suscité mon intérêt depuis que je suis haut comme trois pommes. Je me souviens que j’admirais le ciel de La guerre des étoiles (Star Wars) lors de la sortie du film au cinéma en 1977. Ça me faisait rêver et cela a grandement influencé mon imaginaire. » Ce dernier se souvient que les premiers livres qu’il a empruntés dès son plus jeune âge à la bibliothèque scolaire traitaient d’astronomie et des missions lunaires du programme Apollo. C’est beaucoup plus tard en 2010 qu’il s’est procuré son premier instrument d’observation astronomique afin de regarder les astres de façon plus détaillée. Astéroïdes, comètes, étoiles, exoplanètes, galaxies, planètes et supernovas n’avaient qu’à bien se tenir. « Je me suis acheté un premier télescope avec lequel j’ai pu apercevoir un point très brillant dans le ciel et qui s’est avéré être Jupiter. Comme je voulais mieux distinguer toutes les nuances de la Voie lactée, je me suis empressé de le retourner afin de m’en procurer un autre beaucoup plus performant. Avec cette nouvelle acquisition, j’ai pu voir Saturne et ses anneaux. Ce fut une révélation et je me suis dit que je devais à tout prix tenter de capturer des images associées à cette beauté resplendissante ».

Véritable mordu d’astronomie, le pédagogue, souhaitant transmettre sa passion et ses connaissances à la relève, a conçu un planétarium virtuel mobile qu’il a lui-même financé afin de faire des ateliers éducatifs reliés à cette discipline scientifique dans des écoles et de permettre à des enfants de découvrir les splendeurs juchées au-dessus de leurs têtes. M. Simard considère que Fermont, situé en altitude, aurait la possibilité de diversifier son économie en offrant un produit unique très prisé à travers le monde et pourrait tirer profit d’un fort potentiel d’attraction touristique lié à l’observation de phénomènes célestes avec la vue imprenable au sommet du mont Daviault si des mesures étaient prises afin de réduire la très forte luminosité émanant du parc industriel qui gâche actuellement l’intérêt de valoriser ce filon prodigieux et très prometteur.

« S’il y avait une volonté de diminuer la pollution lumineuse actuelle, j’envisagerais sérieusement d’en faire une attraction touristique populaire particulièrement en raison de la puissance des aurores boréales locales », confie celui qui a lancé, le 10 août dernier, le nouvel observatoire étwal, qui propose des soirées thématiques astronomiques à Saint-David-de-Falardeau sur le site d’Imago Village, qui est niché dans les monts Valin avec une vue imprenable surplombant la magnifique vallée du mont Victor-Tremblay et qui offre un hébergement en nature dans des yourtes.