Le plein air, l’or vert de la Gaspésie !

Alain Boudreau, Graffici, Gaspé, Juin 2022

 

MARIA | Il y a l’or noir : le pétrole. Il y a l’or blond : le sirop d’érable. Et si en Gaspésie, nous possédions l’or vert : le plein air?

Notre territoire possède une immense mine à ciel ouvert qui regorge d’une fabuleuse ressource, le plein air. En partie inexploitée, cette ressource est peut-être le véritable joyau sur lequel nous devrions davantage miser pour divertir nos résidents, attirer des touristes, des jeunes et des familles. Nous avons, tout autour de nous ou encore à proximité, un vaste terrain de jeux avec d’incroyables possibilités d’activités extérieures. Peut-être que nous ne le voyons plus? Peut-être que nous sommes trop proche de l’arbre pour voir la forêt?

Mais qu’entend-on au juste par activités de plein air? Généralement on les définit comme étant des activités et des sports de loisir pratiqués à l’extérieur, dans un espace vert ou dans la nature. La liste est longue. En été, on compte la randonnée pédestre, le vélo de montagne, le canot, le kayak, la planche à pagaie et en hiver, le ski de fond, la raquette, le ski hors-piste, la marche sur neige battue, etc. On dénombre au Québec des dizaines d’activités de plein air parmi lesquelles un bon nombre sont pratiquées en Gaspésie.

Oui, mais il y a déjà beaucoup d’activités extérieures que nous pouvons pratiquer vous me direz, et c’est sans compter les parcs gouvernementaux en région… Vous avez raison, mais si on visait encore plus haut, si on se donnait plus de moyens pour tirer profit de cette ressource omniprésente? Il est possible de rendre nos localités encore plus attrayantes avec l’aide du plein air. Partons du principe qu’il y a encore de la place…

Est-il nécessaire de rappeler tous les bienfaits que nous procurent ces activités? En plus de nous rapprocher de la nature, elles améliorent la condition physique, réduisent le stress et nous rendent plus zen! De plus, le plein air sensibilise à la préservation de l’environnement en éveillant les consciences. Avec le vieillissement de la population, il s’avère une excellente avenue quand il s’agit de garder les aînés actifs en leur proposant différentes activités adaptées à leur condition.

La pratique du plein air est en progression depuis plusieurs années. Ne l’oublions pas, il est accessible, relativement peu coûteux, se pratique seul ou en groupe, il permet de découvrir de nouveaux sites, il entraîne des retombées économiques et enfin, il s’avère une alternative plus qu’intéressante lorsque d’autres activités sont annulées, comme nous l’avons constaté au cours de la pandémie. Au cours des deux dernières années, par habitude ou par défaut, les gens se sont littéralement tournés vers le plein air, qui a été une véritable bouée de sauvetage pour maintenir leur santé physique et mentale.

La proximité est un facteur déterminant pour ce qui est de la pratique du plein air. En effet, il est démontré que plus une personne a accès à des réseaux comme des pistes cyclables ou des sentiers pédestres, plus elle est susceptible d’en faire. On parle de plus en plus de plein air de proximité, une notion qui réfère à l’existence de lieux de pratique au coeur même des villes et des villages. À titre d’exemple, un sentier de marche pourrait être aménagé dans un milieu naturel, pour relier les principales zones d’habitation à l’école, aux principaux lieux de travail ou de loisirs. Le plein air pour tous, toute l’année et tout proche!


Le plein air prend tranquillement la place qui lui revient. Son développement à Murdochville n’est-il pas un exemple éloquent des possibilités offertes par le plein air pour, entre autres, relancer l’économie, se questionne le chroniqueur. Photo : Jean-Philippe Thibault

Développer le plein air, un pas à la fois …

Au cours de la dernière décennie, plusieurs beaux projets ont été développés en Gaspésie. Autant l’hiver que l’été, on a vu naître des sentiers de vélo de montagne, des pistes de ski de montagne, des réseaux de sentiers pédestres, etc. On le voit, le plein air prend tranquillement la place qui lui revient. Son développement à Murdochville n’est-il pas un exemple éloquent des possibilités offertes par le plein air pour, entre autres, relancer l’économie locale?

Encore faut-il être conscient que tout cela a un coût. Les sentiers et les sites de plein air requièrent des investissements et pour assurer leur longévité; il est nécessaire de les maintenir en bon ordre et de prévoir les budgets nécessaires. Hors de tout doute, c’est un investissement qui vaut le coût. Et ce n’est pas tout, les aménagements qui se démarquent sont ceux qui représentent un véritable intérêt, qui sont empreints d’animation, dont les impacts sur l’environnement sont réduits et qui encouragent des pratiques chères aux amateurs.

Enfin, la question qui se pose est, peut-on en faire plus en Gaspésie avec le plein air? Pouvons-nous tirer davantage profit de cette ressource qui caractérise notre région? Quand pourrons-nous (en vélo, à la marche, en ski de fond!) se rendre au travail, à l’école, faire ses emplettes ou simplement se promener sur des sentiers aménagés au coeur même de nos communautés, sécuritaires et accessibles été comme hiver, comme cela se fait à bien des endroits dans le monde? À quand des réseaux de sentiers multiusages reliant plusieurs municipalités? Les élus locaux et régionaux peuvent-ils inclure davantage le plein air dans leurs discours? Aurions-nous avantage à investir moins dans des équipements de loisirs coûteux à construire et à entretenir et plus dans les sentiers et les sites de plein air? À quand un Petit train du Nord en Gaspésie? Oui nous vivons dans une formidable région, aux attraits extraordinaires, avec un potentiel lié au plein air qui, à mon avis, pourrait être davantage développé.

Passez une bonne saison estivale, profitez de ce qui vous entoure et faites de belles découvertes!