Christian Proulx, Au Fil de La Boyer, Saint-Charles-de-Bellechasse, Mars 2022
Le 18 décembre 1987, sous l’impulsion du Club des ornithologues du Québec, parrainé par le ministre Clifford Lincoln, l’Assemblée nationale conférait le titre d’emblème aviaire du Québec au Harfang des neiges. Cette désignation n’est pas le fruit du hasard. Deux ans auparavant, quelques ornithologues chevronnés, dont Marcel Darveau, Claude Simard, Yves Turcotte et Jean-Luc DesGranges étaient désireux de former un comité consultatif afin de proposer un emblème aviaire au gouvernement du Québec, qui n’en avait pas.
Mais voilà, quel oiseau est le plus représentatif du Québec et de ses habitants? Après avoir éliminé les espèces déjà emblèmes aviaires d’autres provinces canadiennes, des états américains et à la suite de nombreuses consultations, le Harfang des neiges s’est finalement imposé. Pourquoi? Le Harfang des neiges est le plus imposant hibou du Nord. Il est présent au Québec et sans contredit, pour plusieurs, l’un des plus beaux d’Amérique. Cet oiseau au plumage presque immaculé est plus ou moins tacheté de noir, selon le sexe et l’âge de l’individu. Il niche dans la toundra arctique et se nourrit principalement de petits rongeurs apparentés aux campagnols.
Il est tributaire du cycle de reproduction du lemming, l’espèce passant de très abondante à la quasi-extinction selon les périodes. Donc, lors des années de disette, une plus grande quantité de Harfangs nous rendent visite au Sud pour compenser ce manque de nourriture. Il est particulièrement présent cette année sur la Rive Sud, de Lévis à Montmagny, dont plusieurs spécimens ici même à Saint-Charles. Il symbolise la blancheur des hivers québécois, l’enracinement des Québécois dans un climat semi-nordique et l’extension sur un très vaste territoire. Il est donc primordial de le protéger tout en l’observant avec admiration.