Source photo : Voyelles Films

Une fiction réaliste à Schefferville

Éric Cyr, Le Trait d’union du Nord, Fermont, le 1er novembre 2021

Un film dont l’action se déroule dans la région de Schefferville, Nouveau-Québec, a été tourné sur place avec des comédiens professionnels, mais aussi des acteurs et des figurants locaux qui ont été formés pour jouer un rôle dans la trame du récit. L’œuvre cinématographique a récemment été présentée en salle dans le cadre du Festival du nouveau cinéma de Montréal, le 9 octobre dernier, et en ligne le lendemain.

Tourné en 2019, Nouveau-Québec, le premier long métrage de fiction pour la réalisatrice de documentaires Sarah Fortin, peint un portrait romancé, mais inspiré d’un fort réalisme, du lieu nordique qui présente au début des images historiques avant d’enchaîner avec une trame narrative fictive très crédible et des images à couper le souffle. La documentariste, qui a travaillé en milieu autochtone en tant que cinéaste formatrice pour Wapikoni Mobile, un organisme de médiation, d’intervention, de formation et de création audiovisuelles qui dispose d’une roulotte mobile munie d’équipements et qui s’adresse aux jeunes autochtones dans le but de contrer les taux élevés de suicide, de décrochage scolaire et de toxicomanie, s’est déplacée à plusieurs reprises dans les communautés innue de Matimekush-Lac John et naskapie de Kawawachikamach, de 2008 à 2012. C’est à cette époque qu’elle a eu un coup de cœur pour ce « territoire immense et très envoûtant».

 

Relation émotive et géographique

« J’ai un parcours de documentariste, mais je souhaitais mélanger deux genres cinématographiques. J’aime voir les véritables lieux. Le Québec est pluriel et je voulais présenter une part d’exotisme à travers le regard des personnages, une relation allochtone-autochtone dans le cadre d’une rencontre interculturelle qui demande un certain effort, montrer à quel point les codes sociaux diffèrent, que ceux-ci peuvent sembler à la fois familiers et étranges et que le contexte peut s’avérer très dépaysant. Le passage des Blancs à Schefferville a laissé des traces et des souvenirs douloureux et beaucoup de ressources et de services ont été abandonnés lors de leur départ laissant un paysage lunaire rempli de trous de mines. Je me suis intéressée à l’histoire et au passé de ce lieu et aux Innus qui y ont survécu à la suite de la fermeture de la mine de fer avant la reprise des activités minières », confie la réalisatrice.

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