Rebecca Taylor, Le Félix, Saint-Félix-de-Kingsey, novembre 2021
J’ai eu la chance de voir des œuvres de Carine Génadry à la Galerie Perkins de Danville. Les œuvres étaient tellement magnifiques avec leurs couleurs brillantes et les détails exceptionnels. Toutes les peintures avaient un chose en commun – des feuilles intégrées dans la conception. L’art est tellement inspirant et pour moi ainsi que beaucoup d’autres personnes dans le monde, c’est une façon de trouver un peu de paix intérieure. Quand nous regardons des œuvres d’art qui nous touchent vraiment, il est alors possible de se perdre dans un autre monde pour un petit bout de temps. C’est tellement une expérience merveilleuse.
Carine a commencé à peindre dès son enfance. Elle a fait un Bac en enseignement des arts à l’université Concordia. Depuis 2018, elle a vraiment commencé à développer son art actuel en découvrant la technique d’impression sur plaque de gel.
Toutes les peintures de Carine utilisent des vraies feuilles de la nature. Je trouve que cela apporte tellement de vie et une autre dimension aux peintures. Quand j’ai demandé une question sur cette méthode fascinante, l’artiste a répondu : «Lors d’un colloque en enseignement des arts à Trois-Rivières, j’ai participé à un atelier de monotype qui m’a fait découvrir une technique d’impression qui m’a beaucoup plu. Là-bas j’ai reçu gratuitement une petite plaque de gel, mais ce n’est que deux ans plus tard que je l’ai essayée. J’ai commencé à regarder de petits tutoriels sur cette technique, et quand j’ai vu qu’il était possible d’imprimer des plantes, j’ai eu envie d’aller plus loin. Chez moi, je suis entourée de forêt et la nature m’inspire énormément, donc utiliser les plantes comme matière première commençait à donner beaucoup de sens à ma pratique. Après plusieurs essais et erreurs, ainsi que des expérimentations de toutes sortes, j’ai commencé à développer mon propre style».
L’artiste de Lanaudière vit dans la nature, toujours présente dans ses œuvres, et la majorité des peintures représente les animaux. Elle est fascinée par leur résilience, leur intelligence et leur beauté. Carine explique que nous faisons partie d’un grand tout à l’intérieur de la biodiversité et quand elle peint les animaux, c’est un peu pour leur rendre hommage et poser la réflexion sur la place de chaque être vivant qui contribue au fragile équilibre de la nature.
Une curiosité que j’avais était que ce qu’elle faisait en hiver quand les feuilles n’étaient plus disponibles en nature. Ce à quoi elle a répondu : «La première année j’ai utilisé les plantes que j’avais à la maison ou les conifères à l’extérieur. J’ai même acheté quelques fois des plantes chez une fleuriste! Maintenant je récolte dans la forêt tout ce dont j’ai besoin en automne, je mets les plantes dans des boîtes au congélateur et j’installe les plantes entre des essuie-tout pour garder l’humidité. Ça fonctionne très bien!»
En parlant des joies d’être artiste, Carine m’ai dit : «Je pense que chaque artiste vit sa créativité différemment. Pour moi c’est un processus d’introspection, de positionnement face au reste du monde et de rayonnement. Grâce à l’art, je tente d’exprimer de la façon la plus authentique une partie de ce que je suis avec ma vision personnelle du monde.
Je suis en constante évolution et ça s’exprime sur ce que je fais, et pour moi, c’est toute une joie de pouvoir partager cette expression brute qui m’habite. Quand je sens qu’une de mes toiles suscite des émotions chez les autres et leur parle d’une façon très personnelle, alors je suis entièrement comblée! Je peux ajouter aussi qu’il y a des moments où je suis complètement transportée par ma toile et que plus rien n’existe autour… Je me vide l’esprit et je me sens bien, c’est un moment précieux de connexion».
Il est toujours intéressant de connaître le type de peinture qu’un artiste utilise parceque lorsqu’on travaille, il est tellement important d’avoir des outils qui nous conviennent afin que le processus soit une belle expérience. Carine à ce sujet: «Après avoir essayé l’huile, l’acrylique régulière ou encore l’encre d’impression, j’ai finalement trouvé le médium qui convient le mieux à ce que je fais. J’ai besoin d’une peinture qui sèche lentement pour me permettre de travailler à la plaque de gel. Aussi j’utilise maintenant la Golden Open, une acrylique à séchage lent. C’est probablement la peinture la plus chère sur le marché, mais quand on a trouvé chaussure à son pied, on ne peut plus demander moins!»
«Mes œuvres sont une manière de susciter la réflexion sur notre interdépendance entre tous les êtres vivants, puisque nous faisons partie d’un grand tout. Je compose mes œuvres autour de la connexion à la nature en tentant de capter l’essence de la vie qui va au-delà de l’image. Les plantes sont pour moi une façon d’interrelier le végétal et l’animal qui s’entremêlent entre les couches de peintures, suggérant une synergie fondamentale à travers la biodiversité», a conclu l’artiste.
Pour voir les œuvres de Carine, vous pouvez les découvrir à la Galerie Perkins de Danville, et à la chocolaterie Bonneau, à Montréal. Elle participe aussi à des expositions et symposiums qui sont annoncés sur son site web https://carinegenadry.com/