Dominique Roy, L’Indice bohémien, Abitibi-Témiscamingue, mai 2021
La Témiscamienne Nicole Joannette est une passionnée des mots. La lecture et l’écriture ont toujours fait partie de son univers, puisqu’elle a enseigné le français au secondaire pendant de nombreuses années. Des courts textes, elle en a produit des centaines, mais l’idée d’en écrire de plus longs s’est manifestée à sa retraite. Automne et pandémie réunis, le moment était opportun. « J’avais enfin le temps et, profitant des petits matins tranquilles, je me suis surprise à multiplier les récits. Au total, c’est cinq qui avaient été écrits! J’étais heureuse et comblée! Je savais que je pouvais y arriver. Ils ont dormi sur les tablettes un bon bout de temps avant que la pandémie m’en fasse ressortir un premier. »
Et ce premier, Les voleurs de vies, elle l’a lu et relu. Elle en a effacé des pages entières. Elle a revu l’intrigue, les descriptions. Elle s’est questionnée encore et encore. Elle a consacré un temps précieux à la recherche pour que le sujet soit crédible et les lieux fidèles à la réalité. Habitée d’une grande discipline, elle a planché pendant des mois, atteignant chaque jour l’objectif fixé la veille. Et en avril dernier, elle bouclait la boucle avec le lancement de ce tout premier roman.
« Le roman Les voleurs de vies met en scène une fillette qui fuit sa secte natale à la veille d’une tragédie épouvantable. Le drame fera d’elle une redoutable justicière qui traquera les abus et gourous de ce monde. Elle dénoncera l’inacceptable et parcourra plusieurs pays du monde. » L’autrice, qui se dit interpellée par les drames planétaires, a visé juste en abordant des sujets délicats tels que la violence, les mauvais traitements et l’aliénation qui font partie intégrante des sectes religieuses. Chaque tragédie dont il est question ressemble à ce qu’on voit, à ce qu’on entend, à ce qu’on lit dans l’actualité. Florence Gagnon, le personnage principal, est une véritable battante. Derrière sa fragilité se cache une jeune femme déterminée à sauver une par une les victimes tombées sous la coupe d’un gourou, peu importe le niveau de dangerosité de la mission et du pays. Envers et contre tous, elle veut redonner vie à ceux qui ont remis la leur entre les mains de ces guides spirituels fanatiques aux idéaux malveillants.
En plus du processus d’écriture, Nicole Joannette a créé elle-même son lectorat en devenant l’éditrice de son œuvre. « Être publié par la voie traditionnelle est difficile et il faut s’armer de patience. J’ai bien sûr envoyé mon manuscrit à une trentaine de maisons d’édition. Il faut savoir que le milieu est plutôt fermé aux auteurs inconnus et on dit qu’un manuscrit sur six mille trouve une voie. J’ai reçu toutes sortes de réponses. Certaines, très froides; d’autres, plutôt encourageantes. » Ces refus n’allaient certainement pas freiner son élan. « J’ai donc décidé de me former et je me suis transformée en éditeur. Du dépôt légal, à l’obtention d’un code ISBN, en passant par la mise en page, la correction, la création des première et quatrième de couvertures et du plan de promotion, j’ai pris en charge toutes les étapes. L’expérience a été des plus enrichissantes! »
Les réactions sont positives et les ventes vont bon train. Tout en s’adonnant au marketing, déjà, l’autrice émergente prépare la sortie d’un autre roman qui bouscule autant. Au drame psychologique qui définit bien Les voleurs de vies, elle ajoutera le roman à suspense pour plonger les lecteurs dans l’univers carcéral d’un tueur en série. La sortie est prévue pour l’automne.