Joannie Cotten, L’Indice bohémien, Abitibi-Témiscamingue, juin 2021
Toutes originaires de la région, les cinq artistes de Et on déjeune ont uni leurs forces et commencé ce projet de groupe à la fin de l’été passé. Julie, Véro, Mélissa, Alix et Lou sont des musiciennes aux talents et aux carrières variés : actrice au théâtre, copropriétaire du « Cab », superviseure de mine, psychoéducatrice, en passant par DJ. Julie et Véro se sont connues enfants en faisant de la danse et les autres musiciennes se sont ajoutées au groupe dans les dernières années. Même si Mélissa était drummeuse au départ, elle voulait apprendre la guitare. Alix est donc la petite dernière à s’être jointe au projet pour s’occuper de la batterie!
Ce qui nous amène à leur premier contact avec « le monde » : leur sortie de résidence en avril dernier à l’Agora des Arts. La préparation de ce spectacle a nécessité beaucoup de travail. En plus du spectacle en soi, le groupe a dû s’occuper du son, des accessoires, de l’aménagement de l’ancienne église norandienne – qui est maintenant l’Agora – pour gérer la distanciation physique, etc. Les gens avaient hâte de voir ce que les filles avaient préparé; elles ont donc dû faire deux représentations dans la même journée! Le spectacle initial ainsi que la supplémentaire étaient suivis d’une période de questions pendant laquelle le public a pu interagir avec les artistes et transmettre ses commentaires.
Placer cinq voix et plusieurs instruments de musique sur une scène conçue pour le théâtre a été un gros défi technique! C’est aussi sans compter la scénographie : heureusement, elles ont eu un peu d’aide d’amis metteurs en scène, Julie Renaud et François Bédard.
Le groupe ne se limite pas à un seul projet, il enregistre présentement son premier microalbum (EP) de cinq titres au studio d’enregistrement de Sébastien Greffard : une cabane dans les bois avec électricité, perdue à Rapide-Danseur, surnommée la Shed! L’enregistrement a commencé en février dernier et les filles font de leur mieux pour trouver du temps dans leurs horaires chargés afin de continuer tranquillement le projet, travaillant parfois en petits groupes. Elles sont les cinq filles seulement à la réalisation de l’album.
Comme il n’est pas toujours facile pour les artistes émergents de trouver du financement pour lancer un nouveau projet, les filles ont organisé une campagne de sociofinancement en février; en seulement 40 jours, elles ont réussi à amasser 11 000 $! Les objectifs de cette collecte de fonds sont variés : les dons serviront entre autres à l’enregistrement de l’album, à la réalisation d’un vidéoclip, à payer les inscriptions à des festivals et à des concours, à acheter de l’équipement manquant et à financer une formation en gestion de carrière musicale. Le groupe est agréablement surpris de toute l’aide qu’il a reçue : il faut croire que les gens de la région ont vraiment leurs artistes à cœur! Elles ont d’ailleurs déjà des contrats pour l’été : au DeuxParQuatre et au St-Exupéry, entre autres.
Côté processus créatif, étant incapables de se caser dans un style musical déjà existant, les artistes décrivent leur style comme étant « œstro-prog-alt-indie »! Julie ayant déjà quelques chansons d’écrites, Mélissa y a ajouté ses riffs de guitare et les autres complètent le tout avec leurs instruments respectifs. La chanteuse dit avoir un faible pour les compositions Marco et The Spill, les décrivant comme des chansons qui se sont écrites toutes seules et qui demandaient seulement qu’on les laisse sortir. Leur liste de pistesest composée autant de chansons en anglais qu’en français, ce qui, je crois, ira chercher les émotions d’un maximum de gens.