Être femme en Abitibi-Témiscamingue

Louiselle Luneau, Ensemble pour bâtir, Évain, avril 2021

Au cours des derniers mois, la crise sanitaire a mis en lumière la contribution essentielle des femmes, à la maison comme  au  sein  de  plusieurs  sphères  publiques.  Voici  un  bref survol de quelques réalités qu’elles vivent au quotidien.

En  2020,  les  femmes  étaient  au  nombre  de  72  472  en  Abitibi-Témiscamingue, ce qui représente un peu moins de la moitié de la population (49 %).

 

Réalités familiales

Bien que la répartition des responsabilités familiales tende vers un meilleur équilibre, diverses études indiquent que les disparités restent grandes entre les pères et les mères quant au partage des tâches domestiques, des soins et de l’éducation des enfants. Autre réalité familiale, les familles mono-parentales de la région sont majoritairement dirigées par la mère (68 %). À cet égard, les mères vivant seules avec un ou des enfants sont plus touchées par la pauvreté, avec un taux de faible revenu de 30 % contre 17 % pour les pères à la tête d’une famille monoparentale.

 

Marché du travail

En 2020, les femmes représentaient 48 % de la main-d’œuvre régionale âgée de 25 à 64 ans. Leur taux d’emploi était légèrement supérieur (73,9 %) à celui des Québécoises (72,5 %). Or, des disparités existent entre les sexes. Le  taux  d’emploi  des  femmes  de  cet  âge  mentionné  ci-haut  demeure  4,4  points de pourcentage inférieur à celui des hommes de la région. De plus, les femmes sont surreprésentées dans des emplois à temps partiel, plus souvent à statut précaire et faiblement rémunérés. Dans la région, elles occupaient 73 % de tous les emplois à temps partiel, soit une part plus importante que leurs consœurs québécoises (69 %).

En raison de la pandémie qui a frappé de plein fouet le marché du travail, on compte 7 500 pertes nettes d’emploi parmi la population âgée de 25 à 64 ans au cours de la dernière année en région. Environ 2 600 de ces emplois étaient occupés par des femmes, ce qui correspond à un peu plus d’un emploi perdu sur trois. Les emplois perdus à temps partiel l’ont été essentiellement chez les femmes. Au Québec, 57 % des emplois perdus étaient occupés par des femmes.

 

Scolarité et revenu d’emploi

Dans la région, les femmes âgées de 25 à 64 ans sont proportionnellement moins nombreuses à détenir un diplôme d’études postsecondaires (62 %) que leurs homologues québécoises (70 %). Globalement, les femmes de la région se regroupent majoritairement dans les domaines de la santé et des services sociaux, du commerce de détail, de l’éducation, de l’hébergement et restauration ainsi que de la fonction publique.

L’écart de revenu d’emploi moyen entre les sexes s’avère nettement plus important  dans  la  région  que  partout  ailleurs  au  Québec.  Dans  la  région,  les femmes touchent 60 % du revenu d’emploi des hommes, alors que les femmes québécoises gagnent plutôt 75 % du revenu d’emploi des hommes.

En conclusion, même si les conditions des femmes se sont améliorées au cours des dernières décennies, la pandémie a remis sur la sellette certains enjeux  qui  subsistent  en  vue  d’atteindre  l’équité,  tels  que  la  conciliation  famille-(télé)-travail, l’accès à des services de garde en nombre suffisant et à coût abordable ou à l’amélioration de leurs conditions de travail. Il reste encore beaucoup de travail à faire pour atteindre l’égalité entre les femmes et les hommes.

Source : Le Bulletin mars-avril 2021 – Observatoire Abitibi-Témiscamingue.

https://www.journal-ensemble.org/articles/ensemble/plan-du-site-web/archives-2021