François Di Candido, Échos Montréal, décembre 2020
Quelle année ce fut ! Probablement une des plus bizarres de l’Histoire moderne, assurément une des plus difficiles des dernières décennies en tous les cas. Une année de misère, bien sûr largement dominée par le Covid-19, qui empoisonne les vies de toute la planète et envahit sans interruption l’actualité mondiale depuis des mois.
Plus d’un million et demi de morts, nos vies sociales mises sur pause, des économies en déroute, des faillites commerciales par dizaines de milliers. C’est le 11 mars dernier, ce qui semble être une éternité, qu’a été déclaré pandémie mondiale ce foutu nouveau coronavirus. Et au fil des mois, il a laissé des traces, économiques certes mais aussi vraisemblablement tout autant sociales et psychologiques, qui mettront plusieurs mois à se résorber.
À travers cette omniprésence covidienne, on oublie cependant que d’autres événements ont eu cours également en 2020. L’année avait commencé sous de mauvais augures avec les pires feux de broussaille de l’histoire en Australie, tuant des millions d’animaux aux morphologies souvent uniques et typiques de ce continent, et décimant pendant des semaines des millions d’hectares sur ce pays-continent, dont une large partie est maintenant déclarée zone sinistrée.
C’est également en début d’année qu’on a pu assister au triste spectacle de la lente décadence démocratique américaine avec l’administration Donald Trump, alors que dans un vote honteusement partisan la quasi-totalité des Républicains choisissait d’exonérer le président américain du processus d’impeachment suite aux agissements de ce dernier pour tenter de faire intervenir une nation étrangère, l’Ukraine, dans les élections américaines afin de tenter de salir son principal rival Joe Biden.
Avant la pandémie, une grande part de l’actualité médiatique portait par ailleurs attention au déroulement du Brexit, et de la sortie du Royaume-Uni de la Communauté Européenne. À ce jour, la route des Britanniques vers ce qu’ils considèrent comme leur droit de retour vers une autonomie totale est plus chaotique que jamais. Il y a néanmoins quelques points positifs à souligner au sein de cette sombre année, notamment le fait qu’elle se termine enfin, diront les plus cyniques. ! . Dans un premier temps, cette fin 2020 s’accompagne de quelques bonnes nouvelles, à commencer par l’annonce de l’arrivée très prochaine de vaccins d’une grande efficacité. De même, l’élection de Joe Biden à la présidence des États-Unis devrait avoir des effets positifs sur toute la planète.
En parallèle, la pandémie de Covid-19 qui aura placé l’Humanité en confinement aura paradoxalement eu certains effets secondaires plus appréciables que son horrible impact de base : avec une population en pause, plusieurs causes sociales d’importance s’en sont trouvées rehaussées et mises au-devant de l’actualité. Par exemple, la cause des inégalités sociopolitiques et économiques en rapport avec la communauté afro-américaine.
D’abord mise à l’avant-plan aux USA par une série de morts regrettables aux mains des forces de l’ordre américaines, celle-ci s’est enflammée pour de bon après les images extrêmement choquantes des derniers moments de George Floyd, décédé par suffocation après qu’on l’ait empêché de respirer pendant 9 longues minutes. De cette souffrance a ré-émergé avec force le mouvement Black Lives Matter, qui est devenu mondial et semble maintenant enfin installé pour durer, alors que partout les exemples de racisme systémique ont été dénoncés, laissant espérer un changement des mentalités qui sera durable.
Dans le même souffle, ils sont plus d’un environnementaliste à se réjouir de la chute de consommation du pétrole en raison de la pandémie et d’une baisse drastique de la circulation automobile, ainsi que de la diminution subséquente qui en a résulté du niveau de CO2 dans l’atmosphère.
D’une manière plus informelle, intangible, l’année 2020 nous aura aussi collectivement forcés à se questionner sur notre échelle des valeurs, se recentrer sur ce qui est important, ce qui compte vraiment. Espérons maintenant que les apprentissages que nous aurons pu en faire se répercuteront de manière plus efficace et plus humaine, non seulement pour notre avenir mais aussi pour celui des générations futures. Quant à l’immédiat, 2021 est à notre porte. Alors je vous envoie à tous beaucoup d’amour chers clients et amis, lecteurs estimés et collaborateurs appréciés, et je vous souhaite une magnifique année prochaine pour rattraper 2020, pleine de bonheur et de succès. Que votre santé soit bonne, que vos affaires soient remplies de réussite et que nos vies à tous reprennent leurs rythmes foisonnants.