Gabrielle Izaguirré-Falardeau, L’Indice bohémien, Abitibi-Témiscamingue, novembre 2020
Sabrina Lahaie est originaire de Belcourt, dans la Vallée-de-l’Or, mais s’est établie à Amos en 2008. Celle qui peint depuis l’adolescence a perfectionné son art au fil des ans, majoritairement en autodidacte, en mettant toujours le plaisir et la passion au centre de sa démarche. Jusqu’au 11 décembre, elle présente l’exposition Fenêtre sur l’art au Vieux-Palais d’Amos.
Fenêtre sur l’art comporte une série d’œuvres colorées montrant parfois des animaux et parfois des paysages, toujours dessinés dans un style naïf, voire enfantin. Pour Sabrina, il est plaisant de demeurer dans l’univers spontané de l’enfant, alors que son fils de dix ans, Louis, est pour elle une grande source d’inspiration. Elle tente d’ailleurs de l’encourager à développer sa fibre artistique et l’intérêt évident qu’il porte au travail du bois en lui offrant une place à ses côtés dans l’exposition. Les visiteurs pourront en effet admirer des sculptures en bois que Louis a lui-même réalisées.
Chaque toile de Sabrina est présentée derrière un cadre de fenêtre en bois. Interrogée sur cette partie de sa démarche, elle explique que le cadre a plusieurs fonctions. D’abord, l’intégration du bois dans ses œuvres est synonyme de son souci pour l’environnement. En effet, elle récupère des cadres de fenêtre ou des planchettes de bois dans des caisses de vin, voués à être jetés ou brûlés, pour leur donner plutôt une vocation artistique. L’utilisation des cadres de bois, souvent usés par la nature et le temps, lui permet aussi de mettre en contraste la rapidité, la pulsion parfois agressive qui est à l’origine d’une toile, et le lent travail de la nature sur divers matériaux. Finalement, le cadre de bois a aussi une fonction symbolique. En effet, pour Sabrina, les toiles sont une façon d’exprimer des émotions. C’est ainsi une partie d’elle-même qui se retrouve exposée. « Des fois, c’est peut-être un peu intimidant, alors de regarder ça à travers une fenêtre, c’est vrai que c’est une symbolique qui est très forte. C’est comme dire “Je vous en dévoile une partie, mais c’est une petite gêne qu’on se garde en même temps” », explique-t-elle.
Sabrina voue une affection particulière au Vieux-Palais qu’elle considère comme un lieu essentiel au rayonnement artistique d’Amos, et se dit honorée d’habiller ses murs de sa touche de fantaisie.