Catherine Courchesne, Journal Mobiles, Saint-Hyacinthe, le 29 octobre 2020
Du rock « en français, s’il vous plaît », qui donne envie de taper du pied, de crier et de lever le poing dans les airs… voilà qui est plus facile à dire qu’à faire. Le groupe Gros Soleil relève toutefois le défi haut la main dans Occulture populaire, un album de rock décapant et énergique à souhait.
Occulture populaire est le tout premier album du groupe rock québécois Gros Soleil. Composé de trois ex-membres des Truands (Dominic Lamoureux, Frédéric Lamoureux et Christian Boileau) ainsi que du « petit nouveau, mais non le moindre » (Sébastien Boucher), le quatuor assume pleinement ses nombreuses influences musicales : de Black Sabbath à Weezer, en passant par The White Stripes, Led Zeppelin et Alice Cooper.
Dénoncer avec subtilité
Le titre Occulture populaire est un jeu de mots entre occulte et culture, décrivant ainsi le côté sombre (occulte) de l’album de même que son côté lumineux (pop). « Notre rock est à la fois lourd et dynamique, mélodique et mélancolique, tendre et abrasif, mais, toujours, il se veut électrisant, explique Frédéric Lamoureux, le batteur du groupe. De plus, nos paroles dénoncent des problèmes de société sans jamais devenir moralisatrices. Par exemple, la chanson Les chevaliers de l’Apocalypse parle de pollution, tandis que Dante traite subtilement de l’argent et de son pouvoir de séduction. »
La liberté avec un grand L
Frédéric Lamoureux est particulièrement content de ce premier album. « Je suis fier du produit final tout comme du processus créatif : on a tous mis la main à la pâte en tâchant d’utiliser les meilleurs ingrédients. Résultat ? On a réussi à concocter un super bon gâteau. » Parmi les neuf chansons, en préfère-t-il une ? « Non, je les aime toutes ! Chacune à son histoire, son ambiance, ses influences. Alors que certaines donnent envie de rouler à vive allure sur l’autoroute, d’autres donnent plutôt envie de prendre son temps et de faire l’amour… Cela dit, le fil conducteur entre elles est le thème de la liberté avec un grand L, comme la liberté de s’exprimer, d’être soi et de penser. »
Sortir un disque en pleine pandémie
Nul ne sera surpris ici : le Québec (et le monde entier !) se débat toujours contre la COVID-19. Par conséquent, la vie culturelle est réduite à néant… du moins, à presque rien. Qu’à cela ne tienne ! Les gars de Gros Soleil ont grand espoir de jouer devant des foules en délire cet été. « On souhaite que les gens écoutent l’album cet hiver, dans le confort de leur foyer, et qu’ils viennent nous voir en spectacle cet été en connaissant les chansons par cœur. » Parce que d’ici la belle saison, la pandémie se sera calmée le pompon et la scène culturelle aura repris son erre d’aller, non ? On l’espère !
Le rocker de retour au bercail
Trois des membres de Gros Soleil viennent de Saint-Hyacinthe, dont Frédéric. Ce dernier a toutefois quitté sa région natale bien-aimée il y a environ 10 ans pour épouser la vie frénétique montréalaise. Mais voilà qu’après quelques années d’exil, le musicien rentre au bercail. « En décembre, je retourne aux sources en déménageant à Saint-Hugues. Je ressens le besoin de quitter la ville où le coût de la vie est devenu exorbitant. La chanson Dans une fusée parle justement de cet appel de la nature et du calme. »
Des projets à venir
Même si l’album Occulture populaire vient à peine de sortir, les gars de Gros Soleil sont déjà de retour au travail. « La synergie et la motivation dans le groupe sont telles qu’on en profite pour écrire de nouvelles chansons. J’ai bien hâte de voir où toute cette belle inspiration nous mènera. » À un deuxième album, peut-être ? Encore une fois, on l’espère !
Vous pouvez écouter, acheter et télécharger l’album Occulture populaire sur le magasin de musique en ligne Bandcamp.