Une ferme familiale prospère

Yvan Gravel, Au fil de La Boyer, Saint-Charles-de-Bellechasse, octobre 2020

Comme photographe de la Boyer, je  désirais  offrir  à  nos  lecteurs  de  belles photos de ferme. Il  me  semble  que  les  agriculteurs  pourraient  avoir  une  plus  grande  place dans notre journal Au fil de la Boyer. Puis, de fil en aiguille, les observations  de  Nicole  aidant,  il  fallait  bien  présenter  les  photos.  Ne  dit-on  pas  qu’une  photo  vaut  1  000  mots  (quand  elle  est  bien  expliquée).   Alors   demande   téléphonique  à  Marcel  pour  une  brève rencontre afin de me renseigner sur le patrimoine familial, ce qu’il s’empresse d’accepter sur-le-champ.

Élaine  Martel,  conjointe  de  Marcel Ruel, et Maxime accompagné de Benjamin, son jeune fils, me reçoivent tout sourire (malgré le port de nos masques). Ne manque que Nicolas que je croise à la sortie. 1944, date à la laquelle monsieur Raymond  Ruel,  père  de  Marcel,  prit possession de cette belle terre acquise    de    monsieur    Pelchat.    Élaine    Martel,    microbiologiste    de  formation,  fille  d’un  père  qui  travaille  dans  l’Hydro-électricité,  ce  qui  occasionne  de  nombreux  déplacements,   a   parcouru   une   bonne partie de la province de la Manic en passant par Chibougamau.  Élaine,  fille  de  la  ville,  mais  femme  de  défi,  quitte  son  emploi  en  recherche  à  l’Université  Laval  pour   vivre   sur   une   ferme   avec   Marcel.  Les  finances  et  l’administration, elle en fait son affaire.

1985,  Marcel  prend  possession  de  la  ferme.  Il  est  associé  avec  Maxime  depuis  huit  ans.  L’autre  fils,  Nicolas,  travaille  à  la  ferme  comme   salarié   à   temps   plein,   mais  c’est  une  question  de  temps  avant que celui-ci intègre la ferme et que les deux frères prennent la relève. Nicolas travaille au CIAQ, d’abord  inséminateur,  et  mainte-nant toujours au CIAQ, pour promouvoir  les  logiciels  de  détection  de chaleurs, souvent en télétravail.

Maxime  Ruel  et  Émilie  Larivière,  technicienne  agricole,  avec  leur  deux  rejetons,  Benjamin  et  Romy,  habitent  depuis  5  ans  dans  une  coquette    maison    en    face    du    paternel.   Quant   à   Nicolas,   il   habite  avec  sa  conjointe,  Noémy  Chouinard,  infirmière  auxiliaire,  à  l’entrée ouest du village.

Toute  cette  belle  équipe  travaille  fort  au  maintien  d’un  cheptel  de  145  bêtes,  dont  70  en  lactation.  280 acres en culture dont 135 en location et une érablière, avec un quota  de  production  de  3  250 entailles,  le  tout  supervisé  électroniquement   par   des   applications   sur   cellulaire   qui   sauvent   temps  et  déplacements.  Je  viens  d’apprendre    les    4    catégories    de  sirop : doré,  ambré,  foncé,  très foncé. Merci.

La   ferme   Elamarc,   toujours   en   expansion,  évolue  au  rythme  des  temps modernes, toute la régie étant bien  sûr  informatisée.  L’intérêt  et  les efforts des gars sont bien marqués. La relève semble bien assurée.  Eh  oui,  Marcel  57  ans,  commence  à  penser  continuité  et  voit  bien le vif intérêt des garçons ainsi que  leur  passion  indispensables  pour assurer une belle continuité.

Malgré  un  début  d’été  de  faibles  rendements,   une   production   de   grains  moindre,  la  vie  continue,  car des problèmes sur une ferme, on  en  vit  tout  le  temps  mentionne  Élaine,   on   fait   confiance   à   la   Providence. C’est  bien  vrai,  travailler  avec  la  nature   que   nous   ne   contrôlons   pas,  c’est  le  pain  quotidien  des  agriculteurs  depuis  belle  lurette.  Nos    agriculteurs    ont    vécu    et    composent   avec   le   climat   bien   avant que le mot résilience ne soit à la mode du jour.

Élaine,     Marcel,     Maxime     et     Nicolas,  merci  de  m’avoir  ouvert  la  porte  de  votre  maison,  ça  sent  bon chez vous!