Marie Blouin, Autour de l’île, Île d’Orléans, octobre 2020
La nature nous donne souvent des leçons. C’est le cas actuellement des oies blanches qui montrent un beau geste de solidarité. À l’automne, pour refaire leurs réserves d’énergie et continuer leur migration, elles font des escales notamment à l’île d’Orléans et au cap Tourmente sur la Côte-de-Beaupré.
Elles parcourent ensemble des milliers de kilomètres. Voler 1 000 kilomètres sans s’interrompre avant de se poser sur les battures du fleuve est tout un défi pour ces oiseaux. Elles voyagent en V, alignées, respectueuses du chef de file qui change par intervalle.
Beau temps mauvais temps, sur une route semée d’embûches, elles parcourent leur chemin pour atteindre leur but, la côte est américaine. Parfois, elles se posent sur le fleuve Saint-Laurent quelques instants pour se nourrir et se reposer. Sommes-nous capables comme peuple d’être aussi solidaires que les oies ?
On le voit actuellement, la pandémie refait surface parce que les écarts de conduite sont trop nombreux. Trop festifs les Québécois? Peut-être! On aime les gens, la famille, les amis. On a besoin d’être entourés, de se recevoir. C’est là justement que les éclosions naissent, dans ces milieux de proximité. Est-ce trop demander de changer provisoirement ses habitudes, juste le temps d’apaiser, du moins, cette crise qui perturbe notre vie ?
Des scientifiques le disent. Si on veut s’en sortir, il faut rester à la maison, éviter de sortir ou de recevoir nos enfants et nos amis. On n’y peut rien! On a les deux pieds dedans. Nous sommes en guerre contre un virus comme le souligne Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, qui fait appel d’ailleurs à notre solidarité face à cet ennemi commun. Or, si nous faisons bien les choses, nous pourrons protéger les plus vulnérables et reprendre notre vie normalement.
Pendant ce confinement, profitons du spectacle aérien des oies et du message qu’elle offre à l’humain. La solidarité dont elles font preuve tout au long de leur route est impressionnante et belle à voir. Elles se déplacent ensemble face à l’adversité, le vent, le froid, la pluie… La pandémie nous donne l’occasion de faire comme elles dans l’espoir d’une vie meilleure !
Lecture suggérée : BARIL, Gérald, « Si près, si loin, les oies blanches » Récit d’une migration intérieure – (2020) Éditions XYZ.