Un coyote dans la nature (Photo libre de droits)

La cohabitation entre le coyote et l’humain s’améliore

Ludovic Roy, Journaldesvoisins.com, Ahuntsic-Cartierville, le 20 septembre 2020

La situation des coyotes sur l’île de Montréal s’est grandement améliorée et, par extension, dans Ahuntsic-Cartierville également. En 2017 et 2018, les différentes altercations entre l’humain et l’animal avaient fait couler beaucoup d’encre. Heureusement, le plan établi par la Ville de Montréal en décembre 2018 a porté ses fruits et la cohabitation est devenue plus harmonieuse.

 

Un seul incident en 2020

La présence du coyote dans la métropole est excellente pour la santé de la faune et de la biodiversité.

Il est donc très positif d’observer une diminution du nombre d’incidents impliquant l’animal à quatre pattes au cours des dernières années.

« Depuis janvier 2020, il n’y a eu qu’un seul incident  », déclare Émilie Thuillier, mairesse d’Ahuntsic-Cartierville en entrevue avec Journaldesvoisins.com.

L’incident en question est survenu au début juin 2020. Une femme s’est fait mordre légèrement par un coyote alors qu’elle faisait son jogging nocturne au parc Nicolas-Viel.

La mairesse d’Ahuntsic-Cartierville, qui est aussi responsable du dossier des coyotes à Montréal, assure qu’il s’agit d’un cas isolé et que le coyote en question n’a pas été aperçu dans les jours suivants.

Deux pancartes avaient été installées à l’entrée du parc de manière temporaire, afin d’avertir et d’informer la population sur les démarches à prendre en cas de contact avec un coyote.  « De plus, le nombre de signalements a drastiquement diminué dans les douze derniers mois », déclare la mairesse.

En effet, la ligne téléphonique « info-coyotes », dont s’occupe le Groupe uni des éducateurs-naturalistes et professionnels en environnement (GUEPE), reçoit mensuellement une dizaine d’appels afin de signaler la présence d’un coyote sur l’île de Montréal.

Considérant qu’il y a plus d’une centaine de coyotes sur l’Île, il s’agit d’une excellente nouvelle pour Mme Thuillier, puisque cela signifie que les coyotes sortent davantage la nuit et qu’ils s’en tiennent à leur milieu naturel.

 

Un plan qui a bien fonctionné

En décembre 2018, la Ville de Montréal avait sorti un plan d’action afin de réduire le nombre d’incidents impliquant les coyotes, tout en conservant la cohabitation.

Le plan en question incluait le marquage des coyotes, dont certains avec un collier GPS, la collecte de tests génétiques sur les coyotes, la sensibilisation de la population sur leur rôle dans cette cohabitation, l’apparition d’une ligne « info-Coyotes » pour signaler la présence de cet animal et, finalement, une campagne d’effarouchement à l’aide de conditionnement négatif afin de garder les coyotes loin de tout contact humain.

Les résultats de ce plan parlent d’eux-mêmes et Mme Thuillier est fière du succès de ce dernier. La responsable du dossier des coyotes est confiante pour les années à venir. « Nous sommes mieux préparés que nous ne l’avons jamais été. Nous sommes bien outillés pour voir la situation arriver », ajoute-t-elle.

D’ailleurs, la campagne de sensibilisation, menée par GUEPE, se poursuit. « Nous continuons de former la population, ainsi que les employés des parcs, afin que tout le monde sache comment réagir face à un coyote, affirme l’équipe de communication de l’organisme GUEPE en entrevue avec Journaldesvoisins.com. La situation est encore incertaine, mais nous ferons tout en notre possible pour continuer également le tour des écoles afin de sensibiliser les enfants sur le sujet, tout en respectant les mesures d’hygiène transmises par la Santé publique. »

Par ailleurs, l’équipe de communication de l’organisme annonce que de nouveaux éléments de formation verront le jour à partir de l’automne, mais les détails sont à venir.

 

Le marquage des coyotes en suspens

La diminution du nombre d’incidents encourage la Ville à mettre en suspens le marquage du coyote. « Il n’y a aucune campagne de captures en cours », déclare Mme Thuillier.

Cette dernière rappelle qu’il est très difficile de capturer un coyote sans le blesser ou même le tuer et, donc, qu’il est préférable de ne pas les capturer dans une période où ils se tiennent tranquilles, loin de l’interaction humaine.

Le premier et le seul coyote que la Ville avait réussi à marquer d’un collier GPS, grâce au travail des trappeurs, s’est enfui à Vaudreuil quelques semaines après avoir été attrapé et relâché.

La Ville a cessé de suivre sa trace étant donné qu’il n’était plus sur le territoire de Montréal.

Toutefois, tout est en place pour reprendre le marquage des coyotes si la situation redevenait problématique.