Noé Bélanger souhaite poursuivre ses études en jazz guitare au Cégep de Saint-Laurent.

Après la pandémie : des retrouvailles grandioses

Lila Dussault, GRAFFICI, Gaspésie, juillet 2020

La musique et la nature ont soutenu Noé Bélanger pendant les trois derniers mois de confinement. À presque 16 ans, ce résident de Gaspé pense que le manque de culture et de vie sociale de ce printemps rendra les retrouvailles avec ses amis et les événements gaspésiens encore plus réjouissants.

« On va se trouver plus chanceux de tout ce qu’on peut faire. L’année prochaine, quand il va y avoir des festivals de musique, on va être encore plus contents parce qu’on va les avoir manqués, cette année. Ça va faire des retrouvailles grandioses ! », prévoit-il.

L’adolescent se considère d’ailleurs privilégié d’avoir eu accès à une grande cour et à une forêt pendant qu’il complétait sa 4e année secondaire à distance. À son avis, les derniers mois pourraient même faire prendre conscience aux gens qu’on a une belle région et que c’est plus avantageux qu’on peut le penser de vivre loin les uns des autres.

 

Mieux soutenir les artistes

Pour ce jeune musicien qui souhaite poursuivre ses études en guitare jazz au Cégep de Saint-Laurent, la réflexion sur l’après-pandémie se porte surtout sur le rôle de l’État : « J’ai l’impression que notre gouvernement, pendant la crise, a reçu beaucoup d’éloges comparativement au gouvernement précédent. La différence, pour moi, c’est que le gouvernement intervenait beaucoup plus socialement et moins économiquement. »

Après la crise, il souhaiterait donc voir émerger un État québécois plus interventionniste qui soutiendrait mieux la culture. « Dans les derniers mois et les dernières années, on a vu beaucoup d’artistes prendre la parole pour dénoncer le fait qu’ils n’étaient pas assez rémunérés. […] Si (leur) musique est en ligne et que tout le monde la consomme, ce n’est pas juste qu’ils n’aient pas de rémunération adéquate », fait valoir l’adolescent.

Le jeune compositeur est d’ailleurs de ceux qui croient que la pandémie installera un changement dans la société par les histoires collectives qu’elle aura créées : « Tout le monde va s’en souvenir, tout le monde va avoir quelque part dans sa mémoire un petit bout de ça. »

Ce dont il se souviendra, lui, est imprimé dans les quelques vers d’une chanson composée en plein confinement et qu’il prévoit interpréter avec sa formation musicale Irène, dont les mélodies sont disponibles sur Instagram (irene_musique)

 

Prisonnier de mon confort

Ma vie défile au ralenti

Je vois les jours couler dehors

Ma page blanche devient grise

Comment les Gaspésiens voient-ils l’après-pandémie? Partie 1/3