Mercedes Domingue, Échos Montréal, février 2020
Ainsi, après des années d’exploitation commerciale de la mise en place de cônes orange, et plusieurs millions de dollars en dépenses par des organismes gouvernementaux incluant la Ville de Montréal, Hydro-Québec et d’autres organismes, on décide de serrer la vis et un comité de travail a été créé pour mettre fin à l’anarchie actuelle qui cause des problèmes relativement au ramassage de la neige et encombre les rues de Montréal en plus de tarder d’enlever ces cônes une fois lesdits travaux terminés.
Il convient de mentionner que la pullulation des cônes orange et leur retrait tardif sont en fait en bonne partie liés au désir pour ces compagnies de faire plus de profits. Cela explique aussi la multiplication parfois étrange de ces cônes dans des secteurs sans qu’il y ait d’équipes de construction sur place. La présence de ces cônes n’est souvent que de la poudre aux yeux vouée à emmagasiner le maximum de revenus liés à des travaux qui pour la plupart seront ultimement destinés à être entrepris par les Arrondissements ou la Ville centre eux-mêmes.
Cette attitude n’est pas réprimandée par les autorités. D’ailleurs, la spécialiste municipale Danielle Pilette avoue être au fait de ces agissements tout en ajoutant que l’on hésite à sévir sur ces questions-là, de peur que les entreprises de constructions ne daignent plus prendre de contrats pour lesquels des sanctions pourraient être appliquées en cas de négligence.
Cette situation peut également expliquer la raison du manque de mordant jusqu’à présent, de la fameuse escouade mobilité, lancée par notre Mairesse Valérie Plante, aggravant de fait la cacophonie de notre ville, devenue un gargantuesque chantier en perpétuels travaux. Aujourd’hui, les rues où l’on peut circuler dans des conditions acceptables constituent l’exception qui confirme la règle. Ce laxisme a récemment été révélé par le Journal de Montréal qui indique que sur 143 interventions, une seule fut réprimandée.
Notons toutefois que la situation pourrait changer prochainement alors que la mairie soulignait son insatisfaction par rapport à cette situation. À court terme, il est ainsi prévu que la ville fasse beaucoup plus usage de ce pouvoir, qui est aussi son devoir, de punir financièrement les contrevenants.
En attendant, les Montréalais sont pénalisés à outrance non seulement par les nombreux travaux qui sévissent, mais aussi par le laisser-faire de la Ville de Montréal qui a été loin de donner l’exemple.