Émilie Corbeil, Le Journal des citoyens, Prévost, le 18 juillet 2019
La Station culturelle a organisé, du 28 au 30 juin dernier, le festival de sculpture Les mains dans le sable. Cet événement, tenu dans le cadre des grands rendez-vous estivaux de Prévost, a attiré quelque 2000 visiteurs. Un franc succès qui fait déjà rêver à une édition pour 2020.
Une initiative de la Ville de Prévost
C’est d’abord dans l’optique de valoriser le polystyrène recyclé par l’entreprise Groupe Gagnon qu’est née l’idée d’organiser un événement de sculptures à Prévost. Mélineige Beauregard, une artiste de calibre international bien de chez nous et spécialisée dans la sculpture éphémère, fut naturellement invitée à tenir le rôle de porte-parole du festival. Les tests sur le styromousse ne s’étant pas avérés concluants, cette dernière a proposé le sable comme substrat, un matériel auquel elle est particulièrement habituée.
Un défi de taille
Ce n’est qu’au printemps dernier que la Station culturelle fut saisie du mandat d’organiser le festival, qui a réuni, grâce aux précieux contacts de Mme Beauregard, six artistes professionnels. Et sans enlever l’importance aux productions artistiques, il était capital d’installer sur le site des espaces ludiques où petits et grands allaient pouvoir prendre plaisir à s’attarder. Pour l’occasion, la Place de la Gare a donc pris des allures de plage, où l’on pouvait jouer au volleyball, jouer de la musique ou construire sa propre sculpture de sable à loisir.
Dans cette même optique, des compétitions de « quick sand » ont été tenues chaque jour. Ces compétitions mettent au défi deux des artistes à la fois, leur exigeant de produire une sculpture en dix minutes; sculpture dont le thème est proposé par l’assistance. Un bijou de divertissement. Cette fin de semaine, le public a opté pour un porc-épic dans une tasse et un monstre. On a aussi demandé à deux artistes de représenter le visage de leur compétiteur.
Un concours amical
Ce sont près de 1000 spectateurs qui ont voté pour le gagnant de ce concours amical. Le choix fut assurément difficile, les artistes ayant produit des pièces très impressionnantes. Guy Beauregard, qui est aussi le père de Mélineige, a offert Facettes : des faces expressives sur chaque face de la masse de sable. L’insecte de Jonathan « Jobi » Bouchard impressionnait par ses détails, tandis que Le peuple oiseau de Martin Ernst rappelle la tradition orale et graphique des premières nations. Guy-Olivier Deveau a opté, avec La Mue, pour un ouvrage montrant la vulnérabilité et la liberté de celui qui brise sa carapace. Le gagnant, Marc Lepire, a produit une sculpture particulièrement technique par ses textures, mettant en scène un roi crapaud sur un trône aztèque.
De l’art éphémère, mais pas tant !
Pour ceux et celles qui ont manqué le Festival, ne vous désolez pas trop ! Mélineige Beauregard a assuré que les sculptures tiendront pendant quelques semaines, puisqu’elles sont solidifiées grâce à un jet de colle mélangée à de l’eau, leur permettant de mieux survivre aux aléas de mère Nature. Vous êtes toutefois invités à faire vite, puisque leur déclin est inévitable. Les œuvres ayant été disposées de manière à permettre la tenue des autres événements de l’été, elles viendront par ailleurs en augmenter l’attrait, rendant les visites au Marché ou aux Jeudis culturels d’autant plus agréables.
Vers une potentielle deuxième édition en 2020 ?
Karine Daoust, coordonnatrice au sein de la Station culturelle, a grande foi en un retour possible de cette belle aventure sculpture l’an prochain. L’entrée du festival étant libre, son retour est bien entendu conditionnel à son financement qui a, cette année, été assuré par la municipalité de Prévost et par plusieurs généreux commanditaires. Selon madame Daoust, il sera aussi possible de demander des subventions provenant de Tourisme Laurentides pour 2020.
Symposium de peinture : encore de l’art à Prévost
Du 26 au 28 juillet prochain, la Station culturelle tiendra le désormais classique Symposium de peinture de Prévost, toujours à la gare. Cette année, les visiteurs auront toutefois droit à une version renouvelée, la cinquantaine d’artistes exposants ayant été sélectionnés par un jury. Si ceux-ci, moins nombreux, profiteront d’une meilleure visibilité, le public aura quant à lui droit à un site plus aéré.