En haut, de g. à dr. : Josée Beauregard, Claude Dubé, Doug Williams, Philippe Pallafray, Christine Vallée. En bas : Anne-Yvonne Jouan, Louise Lasnier, Mimi Lépine, Violette Goulet. Photo : Claude Poulin

Un rendez-vous avec l’art à Sainte-Pétronille

Marie Blouin, Autour de l’île, Île d’Orléans, juillet 2019

En posant le pied à l’intérieur de la charmante petite église de Sainte-Pétronille,  l’œuvre  suspendue  Le murmure  des  fleurs1,  de  l’artiste  Anne-Yvonne Jouan, attire l’attention et donne le ton de l’exposition Expériences TERRE et CIEL qui a lieu jusqu’au 29 septembre.

Comme la première année a été couronnée de succès, l’exposition a été reconduite pour une seconde fois avec de nouvelles expériences artistiques qui sortent des sentiers battus, qui font plaisir à voir avec des messages porteurs d’espoir. Le vernissage a eu lieu le 20 juin à l’église de Sainte-Pétronille en présence d’une cinquantaine de personnes, amateurs ou passionnés par l’art et curieux de découvrir les nouvelles réalisations des artistes. On en retrouve un peu partout dans le respect de ce lieu de culte. Les œuvres servent de vitraux aux fenêtres et ornent les murs de l’église.

 

Un thème rassembleur

Inspirées non seulement par ce lieu, mais aussi par la personnalité des artistes, ces créations témoignent de leurs expériences personnelles, de leurs convictions et de leurs préoccupations. Au premier regard, leurs œuvres suscitent beaucoup d’intérêt par leur forme, leur couleur, leur lumière et leur énergie. Elles intriguent aussi par leur originalité, la force du message qui est livré et qui porte à réfléchir, comme cette création de Louise Lasnier, cette main sculptée, qui ressort de diverses plaques de métal; cette main tendue exprime la communication, l’humilité et tous les passages de la vie, de la naissance jusqu’à la mort.

L’œuvre ludique de Mimi Lépine, Élans d’humanité, est  tout  aussi  évocatrice. À l’image de l’artiste qui éprouve une quête de sens profond dans ses tableaux, elle provoque une prise de conscience sur notre tolérance en ces moments de migrations forcées. Inspirée par une fable de Jean de La Fontaine, l’artiste réussit à livrer, à travers ses dessins, un message qui nous interpelle sur la réticence à aller vers l’autre, à s’ouvrir à lui, à toute sa richesse ! À l’accueillir dans sa différence dans un élan d’humanité. L’œuvre imprimée sur une bannière grand format, propose une réflexion de cette réalité tout en projetant un ton positif sur l’avenir. Elle est lumineuse, voire même céleste.

 

Un clin d’œil spirituel

Avec sa Douceur maternelle qui évoque l’image de la madone à l’enfant, Josée Beauregard, pose un regard spirituel qui amène le visiteur au recueillement. Peinte sur papier translucide à la façon d’un vitrail, l’image qui s’en dégage est douce et rassurante.

Tout en donnant un aspect d’aquarelle  à  sa  photo  La  grande  sœur, Claude Dubé, arrive à traduire le rôle d’ange gardien d’une aînée de famille auprès de ses jeunes sœurs; un rôle qu’il lui voit jouer naturellement, à l’image de ses petites voisines qu’il a saisies d’un clic avec son appareil photo et qu’il a transposées dans le décor d’une porte. Un thème exploité sous un autre angle par l’artiste Violette Goulet dans son œuvre Sous ton aile où, cette fois, l’ange gardien veille sur tout le monde, peu importe sa religion. Sous ses doigts d’artiste, sa paire d’ailes dont les plumes sont taillées dans du papier et agrémentées de plumes véritables semble voler.

Et dans ce parcours créatif, on découvre aussi Christine Vallée, une artiste multidisciplinaire. Icare, prise 2, représente l’espoir, surtout des jeunes, de participer au mouvement planétaire pour sauver la terre. On a l’impression que le dessin de l’artiste bouge comme ces jeunes qui posent des gestes en quête d’une vie meilleure pour eux et pour la suite du monde.

 

Des pièces plus robustes qui dégagent une force tranquille

D’autres artistes s’expriment avec des matières qui ne passent pas inaperçues, comme la sculpture de Philippe Pallafray intitulée Intersection. La croix en métal déposée dans la nef attire le regard du visiteur. La taille, l’énergie et la force qui s’en dégagent se veulent une antenne qui capte les énergies des quatre directions, un lieu de rassemblement, en fait, une voie à suivre, qu’elle soit spirituelle ou géographique. Et de son côté, l’artiste potier Doug Williams a conçu une croix élancée qui rappelle une forme humaine avec son œuvre Ascension. Sa sculpture veut illustrer le lien qui unit l’homme au symbole de la croix ainsi que l’évolution de l’Église à travers les époques.

 

Une passion commune

Somme toute, neuf artistes qui ont des styles variés se complètent à merveille dans cette exposition collective. Ces artistes partagent cette flamme, cette passion qui les anime pour l’art. La création fait partie de leur vie. On sent au contact des artistes le plaisir qu’ils ont eu à réaliser ce travail ensemble. Leur façon de faire et de s’exprimer est unique, peu importe les techniques utilisées. Et ils osent parfois se mettre en danger pour sortir de leur zone de confort, pour provoquer et faire réaliser que l’art apporte un sens à la vie. En fait, chacun y va avec son tempérament, sa sensibilité, son style, son talent, son goût de transmettre aux autres la beauté sous toutes ses formes pour se faire plaisir et faire plaisir aux autres. Bref, neuf artistes généreux qui partagent avec le public le fruit de leur travail dans cet espace de création. Allez donc faire un tour à l’église de Sainte-Pétronille cet été !