Intrigue policière à Schefferville

Éric Cyr, Le Trait d’union du Nord, Fermont, le 13 mai 2019

L’écrivaine Isabelle Lafortune a publié récemment son tout premier livre, Terminal Grand Nord, un roman policier dont l’action se déroule à Schefferville où elle s’est déplacée périodiquement sur une période d’une décennie. Elle ignorait à l’époque que son expérience sur place lui inspirerait un bouquin.

La romancière qui s’est laissée imprégner de ce milieu nordique unique réussit à bien communiquer la beauté et la rudesse de cet endroit. « Je me suis sentie ailleurs, complètement dépaysée. C’est tout un monde à découvrir. Une poésie se dégageait de la ville. J’avais envie de faire découvrir cette région aux gens d’en bas, de brosser un portrait inspiré de la réalité ». L’auteure confie avoir d’abord éprouvé un sentiment de grande liberté doublé d’une grande solitude face à l’immensité des éléments, malgré la proximité des gens qui y habitent et dont elle s’est progressivement rapprochée en travaillant à l’hôtel et aussi à l’école secondaire pour quelques suppléances. Cette présence lui a permis de côtoyer certains fondateurs de la ville, des pionniers aux histoires savoureuses, un cadeau du ciel selon elle.

Huis clos/Les souches

Isabelle Lafortune a, sans s’en douter, fait provision de matériaux bruts non polis pour une future rédaction qui s’est imposée naturellement. Elle les a ensuite transformés en les façonnant en personnages fictifs à partir des sensations ressenties.

« Je m’intéresse aux gens, à leur histoire et j’aime leur parler. Je ne me doutais pas à ce moment-là que j’allais rédiger un polar. C’est devenu une évidence plus tard. Bien qu’entourée de grands espaces générant des sensations fortes et une grande liberté, à un moment il m’est apparu que la ville se prêtait bien à une histoire en huis clos. Les chapitres sont découpés en courtes scènes, ce qui crée une dynamique cinématographique et qui permet aux lecteurs, si je peux m’exprimer ainsi, de voir des images. J’écris, entre autres, pour partager une vision du monde à travers une histoire qui me semble intéressante. Les mots murissent. Il faut trouver l’angle propice afin de transmettre ces émotions. »

 

Synopsis

En 2012, on retrouve les corps violentés de deux jeunes femmes autochtones récemment portées disparues, dans un banc de neige en bordure d’une piste de motoneige non loin de Schefferville. Dépêché sur place, le réputé inspecteur Émile Morin tentera de résoudre le mystère de ce qui est arrivé aux deux sœurs innues de Mani-Utenam.

Une suite dont l’action se déroulera également dans le Nord est envisagée. D’ici là, une adaptation cinématographique est déjà en branle. Les droits ont été achetés par le Groupe PVP et la réalisation sera confiée à François Bouvier qui a produit les films La Bolduc et Paul à Québec. Le projet a déjà été financé par Téléfilm et la Sodec.