Départ et renaissance d’un grand peintre

Éric Cyr, Le Trait d’union du Nord, Fermont, le 18 février 2019

Le réputé peintre Yves Downing, qui s’était installé à Fermont il y a près d’une décennie, a déménagé en Chaudière-Appalaches au début février afin de profiter d’une retraite bien méritée. Cela ne sonne pas le glas de sa grande passion, bien au contraire. Il aura dorénavant plus de temps pour courtiser sa grande maîtresse, la peinture.

 

Période fermontoise

Le créateur polyvalent a été membre professionnel de l’Académie internationale des Beaux-Arts du Québec. Ce dernier est arrivé dans le Nord québécois dans le cadre de l’expansion d’ArcelorMittal en 2011 où il fut engagé grâce à son audace après avoir répondu sur un ton sérieux au recruteur : « Je ne suis pas ingénieur, mais j’ai un bac vert, un bac bleu et une maîtrise de moi. » Il fut responsable de chantier jusqu’à la fin du projet minier en 2014 avant de devenir directeur des opérations pour Transport Therrien. Il a aussi agi en tant qu’analyste financier pour les services aux entreprises de la MRC de Caniapiscau et a été élu président de la nouvelle chambre de commerce. L’artiste, qui fait aussi de la musique, avait aménagé un studio d’enregistrement au sous-sol de sa maison à Fermont et était membre du groupe local Sonord. À 66 ans, il se fait encore approcher par des entreprises qui souhaiteraient obtenir ses services, mais ses premiers amours avec la peinture sont plus forts et son retour aux sources de l’Art ne peut attendre.

 

Un parcours unique

Yves Downing, dont certaines œuvres sont exposées dans des endroits prestigieux comme la Société d’histoire de Charlevoix et le Musée de Charlevoix, a commencé à peindre dès l’enfance et a été remarqué rapidement pour son talent. Ses parents l’ont pourtant dissuadé de poursuivre dans le domaine qu’il affectionne particulièrement en lui refusant l’accès aux beaux-arts. Il se résigne alors à étudier en génie mécanique au cégep et plus tard à suivre une formation avant-gardiste pour l’époque en contrôle de la pollution atmosphérique à la seule institution qui offrait le cours, l’Université Utah Valley à Provost aux États-Unis. Comme le dit l’expression : chassez le naturel et il reviendra au galop. C’est ce qui est advenu après que M. Downing ait parcouru le monde dans le cadre d’une carrière internationale qui l’a menée en Asie, en Inde, en Amérique du Sud et en Europe incluant les pays scandinaves, l’Allemagne, l’Italie, la Belgique et la France, tout en continuant de peindre en parallèle. L’artiste peintre s’est finalement rassis devant son chevalet et la passion l’a emportée.

Devenu propriétaire d’une galerie d’art dans Charlevoix, il produisait de 120 à 150 tableaux annuellement. L’ancienne lieutenante-gouverneure du Québec, Lise Thibault, qui estime particulièrement ses tableaux, lui suggère de participer à un concours en France où il obtient le second prix, ce qui lui permet d’être reconnu comme artiste professionnel contemporain et de voir son nom apparaître dans le Guide Larousse de la peinture.

 

Nouveau départ

La passion de ce peintre autodidacte qui a vécu de son art durant plusieurs années est palpable. « Les ingénieurs étaient des artistes, des créateurs quand ils travaillaient à la table à dessin. Léonard de Vinci était architecte et toutes ses œuvres ont été réalisées grâce à la géométrie descriptive. L’art est en constante évolution. Il y a eu des tendances à travers les âges. Aujourd’hui, c’est le courant de l’art contemporain qui s’est imposé, c’est majoritairement de l’art abstrait. » Yves Downing souhaite dorénavant renouer avec ses racines et se remettre sérieusement à la peinture : « Ce sera une de mes occupations principales. » Cet amoureux de la nature adore la région et promet de revenir passer ses étés à Fermont.

Bonne retraite et bonne inspiration!