Ariane Ouellet, L’Indice bohémien, Abitibi-Témiscamingue, mars 2019
Tout juste revenue d’une résidence de création à la Maison du conte de Chevilly-Larue en région parisienne, Arleen Thibault se prépare à reprendre la route en direction de La Sarre, Amos et Matagami, où elle présentera son spectacle Le Vœu à un public enclin à se faire conter des histoires.
Elle n’est pas abitibienne, mais son cœur a adopté la région au cours d’un séjour de près de quatre années à Obaska, près de Senneterre, alors que son conjoint travaillait comme directeur d’école à Lac-Simon. Elle a d’ailleurs été conquise par la grande ouverture des Abitibiens face aux projets fous et aux nouveaux arrivants.
Mais les conteurs sont souvent des gens du voyage, et Arleen ne fait pas exception. Ayant un pied en terre anicinabe et un autre dans les valises, elle a colporté son spectacle à travers le Québec et la France avant de revenir se poser en Chaudière-Appalaches. Elle exerce le métier de conteuse depuis maintenant plus de 15 ans.
Le spectacle qu’elle propose est en tournée depuis 2015 et s’adresse un public adulte. Il puise sa matière première au cœur de la ville. « Ça raconte l’histoire d’un bloc-appartements qui se fait offrir un vœu par une créature qui sort d’une laveuse, et tous les voisins du bloc doivent décider à l’unanimité quel sera leur vœu qu’ils iront déposer, et par la bouche de qui », raconte Arleen, le sourire dans la voix. Humour, exagérations et philosophie, le public se reconnaîtra sans doute dans son rapport au voisinage, avec une galerie de personnages « à hauteur de conte ».
Le Vœu est le premier spectacle d’Arleen Thibault monté pour une salle. Elle a commencé sa carrière avec un répertoire de contes traditionnels, mais l’envie a fini par lui prendre de créer son propre matériel. « Je fais le pari de dire qu’il y a autant d’imaginaire de conte dans le contemporain urbain que dans les villages traditionnels », explique la conteuse au sujet de ses inspirations. Gageons qu’avec l’expérience enrichissante qu’elle vient de vivre à la Maison du conte à Paris, elle saura plus que jamais livrer son imaginaire avec talent. Un article paru dans le journal Le Monde en janvier dernier parlait justement de sa nouvelle création en des termes forts élogieux. « Un véritable petit bijou narratif, un habile cocktail de nostalgie, de bonne humeur et de second degré, dans lequel la conteuse joue de main de maître avec les mots et les images ». Ça vous donne envie d’y aller, vous aussi?
La Sarre, 15 mars – Salle Desjardins
Amos, 18 mars – Théâtre des Eskers, billets disponibles via la page Facebook de la bibliothèque municipale.
Matagami, 21 mars – Centre civique