Sylvain Delisle, Autour de l’île, Île d’Orléans, décembre 2018
«Le 10 décembre dernier, Robert Poëti, ministre des Transports, annonçait la décision du Conseil des ministres de doter l’île d’Orléans d’un nouveau pont à haubans d’ici 2024»… c’est ainsi que commençait un article d’Autour de l’île, en 2015, publié à la suite de l’annonce officielle de la nouvelle structure. Trois ans plus tard, presque rien ne tient. Robert Poëti ne s’est pas représenté aux dernières élections, François Bonnardel de la Coalition avenir Québec (CAQ) est le nouveau ministre des Transports, il n’est plus question que le nouveau pont soit construit en 2024, le nouvel échéancier parle maintenant de 2027 et le 3e lien entre Québec et Lévis vient brouiller encore davantage les cartes.
Reporté en 2027
Lors de la campagne électorale, Émilie Foster, candidate pour la CAQ et aujourd’hui députée de la circonscription, commentait ainsi le dossier: «La CAQ demanderait au bureau d’étude du 3e lien d’envisager la possibilité de combiner la construction du nouveau pont avec celle du nouveau lien interrives ». Le 7 novembre dernier, le ministre Bonnardel annonçait la nomination de Frédéric Pellerin comme nouveau directeur du bureau de projet du 3e lien. Du même coup, le ministre révélait que M. Pellerin superviserait également la construction du nouveau pont de l’île d’Orléans. Malgré cette apparente fusion des dossiers, la réalisation du pont à haubans de l’île continuait à être prévue pour 2024. C’est finalement le 28 novembre dernier que le ministre annonçait, par voie de communiqué, que l’échéancier concernant le pont de l’île devait être revu afin de tenir compte de retards importants. Lançant la pierre aux libéraux, le ministre déclarait: «Nous sommes déçus de constater que l’ancien gouvernement libéral avait pris du retard dans l’échéancier des travaux du pont de l’île d’Orléans tout en cachant cette information aux décideurs locaux ainsi qu’à la population.» Le communiqué mentionnait en effet que le gouvernement libéral connaissait cette information depuis le mois de février 2018.
Demandes de la MRC
Pour le meilleur et pour le pire, la construction du nouveau pont de l’île est donc appelée à cheminer parallèlement avec celle d’un 3e lien entre les rives de Québec et Lévis. Une étape importante pour les deux projets est donc la réalisation d’analyses gouvernementales sur la faisabilité d’un arrimage quelconque entre les deux projets. La MRC de L’Île-d’Orléans a pour sa part choisi de ne pas se prononcer sur ce volet du dossier ou sur la pertinence d’un 3e lien à l’Est. Par l’entremise du préfet, M. Harold Noël, les maires de l’île ont cependant fait front commun pour exiger du gouvernement qu’il préserve l’intégrité de l’île d’Orléans. Questionné par le public lors d’une assemblée à ce sujet, M. Noël a explicité cette position en affirmant «qu’il s’agissait de préserver l’île d’Orléans dans ce qu’elle est aujourd’hui et que cela incluait, entre autres, son caractère patrimonial et historique, ses paysages son agriculture et son tourisme». Les maires ont finalement mentionné qu’ils s’opposeraient à toute structure qui passerait hors terre.
Lors de cette même rencontre, les représentants de la MRC ont tenu à réitérer leur confiance quant à la sécurité du pont actuel. Les maires ont résolu à l’unanimité de demander au ministère des Transports d’améliorer son processus de communication pour que ce dernier diffuse régulièrement de l’information sur l’avancement du projet et qu’il présente un état de la situation quant à l’état du pont actuel et aux démarches entreprises pour en assurer la sécurité en attendant la construction d’un nouveau lien.