Jean-Marc Brais, Le Haut-Saint-François, Cookshire-Eaton, le 12 décembre 2018
Une dizaine d’élèves de la polyvalente Louis-Saint-Laurent ont reçu la visite de l’auteure-compositrice-interprète Salomé Leclerc. L’artiste leur présentait à ce moment une pièce musicale dont le texte avait été écrit par ces mêmes étudiants dans le cadre du projet Notre Fleuve Chanté.
La fondation du groupe Les Cowboys Fringants est derrière le projet pédagogique de création artistique et de sensibilisation aux enjeux concernant le fleuve Saint-Laurent, en collaboration avec la Fondation David Suzuki. Il s’agit de la deuxième participation de la Cité-école à l’initiative, après avoir été associée à Vincent Vallières durant l’année scolaire 2016-2017 pour Nos Forêts Chantées.
Une chance à saisir
C’est au printemps dernier, alors que les auteurs en herbe étaient en troisième secondaire, que l’enseignante de français France Martineau a lancé l’invitation à prendre part au projet. « J’avais beaucoup misé sur l’expérience unique qu’ils allaient vivre. Ils vivront pas ça plein de fois », mentionne-t-elle.
La Fondation Cowboys Fringants a donné le mandat à l’auteur et directeur artistique Jonathan Harnois de recruter des groupes d’élèves dans dix écoles du Québec afin de livrer tout autant de chansons qui paraitront sur l’album Notre Fleuve Chanté. Le groupe de l’Estrie a participé à deux ateliers d’écriture de M. Harnois au cours desquels il a embrassé la poésie et mis sur papier leurs idées.
Salomé Leclerc a été surprise en recevant le texte. « Est-ce que vous me connaissiez déjà ? », a-t-elle demandé à l’intention des élèves. « Je dis ça parce que je trouve que le texte, c’est quand même imagé. C’est libre aussi d’interprétation. Les gens qui écoutent mes chansons, je souhaite qu’ils interprètent à leur manière mes chansons. Je trouve que ça a fait une belle job. »
Le résultat donne une ode autant au fleuve St-Laurent qu’à la fragilité de son écosystème. « Un long bourgeon de mer / Le vent dans tes cheveux clairs », entonne Salomé Leclerc pendant le refrain. « J’interprète votre chanson, vos paroles comme un hommage au fleuve, un hymne à la beauté, à tout ce qu’on peut retrouver au bord du fleuve », confiait-elle aux adolescents.
Un exercice formateur
Le directeur de la polyvalente, André Lachapelle, se montrait très enthousiaste. « C’est tellement beau comme projet. Surtout parce que, pour une fois, ils peuvent voir tout le travail de création, pas seulement le produit fini. Une belle expérience comme ça, c’est super bien pour eux autres. »
Pour plusieurs des étudiants présents, l’écriture d’une chanson représentait une incursion hors de leur zone de confort. « Avant, je faisais pas des poèmes dans ma chambre ou des affaires de même. Je pense que ça m’a vraiment appris à aimer la poésie. C’est moins compliqué que ce que je pensais », s’est rendu compte Anabelle Jodoin.
Jessica Nadeau, qui est chanteuse à ses heures, a sauté à pieds joints dans le projet. « J’aime beaucoup l’univers de la musique. Ça fait que c’est quelque chose que je me suis dit qu’il pourrait être le fun de faire. »
Même l’auteure-compositrice-interprète s’est fait prendre au jeu. « C’est un défi vraiment intéressant. Quand j’écris mes chansons, c’est moi qui écris les paroles la plupart du temps. C’est rare qu’on me propose des textes puis qu’on me propose de faire la musique par après. »
L’album Notre Fleuve Chanté doit être mis en vente au printemps 2019. Les profits amassés par les ventes du disque serviront à l’adoption d’un béluga auprès du GREMM (Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins).