Gabrielle Beaupré, La Quête, Québec, décembre 2018
Calepin et crayon ne quittent jamais Jean-Paul Beaumier. Dès qu’il en a la chance, l’auteur de nouvelles y écrit ses anecdotes, ses observations et ses pensées. D’ailleurs, l’auteur a décidé de rassembler tous ses textes et citations personnels qu’il a écrits, pendant près de trois décennies, dans des cahiers de notes et de voyage. C’est ainsi qu’il a publié son carnet d’écrivain intitulé L’esprit tout en arrière.
C’est en lisant d’autres carnets d’écrivains et les textes de Robert Lalonde, publiés dans le journal *Le Devoir*, que M. Beaumier a pris la décision d’écrire son propre carnet d’écrivain. Il raconte : « Ce que je faisais dans les carnets se rapprochait un petit peu de ce qu’ils faisaient, c’est-à-dire que je parlais à la fois de ma conception de la littérature, des livres que j’aimais, de ce que j’aimais faire ».
Ainsi, M. Beaumier a survolé tous ses écrits afin de choisir les textes et les citations qui allaient se retrouver dans son carnet d’écrivain. Ses choix ont été faits en fonction des lecteurs : « Je ne retenais que les textes qui m’apparaissaient intéressants pour un lecteur externe, des textes qui parlaient du lien entre la vie et l’écriture, des textes qui parlaient de ma conception de la nouvelle qui est un genre littéraire que je privilégie », mentionne-t-il. Il les a par la suite retravaillés afin de leur donner une facette plus littéraire. « À partir du moment où j’ai voulu faire un livre, il ne s’agissait plus simplement de publier les textes les uns à la suite des autres, mais de trouver un fil conducteur [c’est-à-dire] un rythme à l’intérieur du recueil en espérant que ça puisse intéresser un lecteur externe », souligne M. Beaumier.
Lorsqu’il est venu le moment de choisir le titre de son recueil d’écrivain, M. Beaumier voulait un titre qui est accrocheur pour les lecteurs. Pour lui, les mots qui constituent le titre d’un ouvrage quelconque doivent se retrouver à l’intérieur du livre. Ainsi, son titre est tiré d’une anecdote avec son fils Guillaume racontée dans le recueil. De plus, le titre L’esprit tout en arrière signifie « de passer de la face cachée d’une idée à sa face tout éclairée pour que le lecteur comprenne ce que l’on veut dire », explique-t-il.
La trajectoire de l’écriture
Enfant, Jean-Paul Beaumier était passionné de lecture : « Dès que j’ai su lire à six ans, j’ai lu tout ce qui tombait sous ma main », mentionne-t-il. Adolescent, il a commencé à noircir ses cahiers de poèmes et écrivait ce qu’il ressentait. Sa passion de l’écriture s’est, quant à elle, développée au Cégep de Trois-Rivières lorsque M. Beaumier a entamé l’écriture de ses premiers textes fantastiques. Ensuite, « j’ai publié dans des revues de poésies et j’ai fondé une maison d’édition qui se spécialise dans la nouvelle. Depuis ce temps-là, c’est une histoire sans fin», affirme-t-il.
Parallèlement à ses passions, M. Beaumier a toujours entretenu une relation affective avec le papier depuis qu’il a appris à lire. « J’aime sentir l’odeur du papier, peser le poids des livres. Je trouve que c’est un matériau noble », dit-il.
Même si M. Beaumier noircit constamment ses calepins, il utilise l’ordinateur pour écrire ses textes et nouvelles de fiction, plus pratique pour les corrections. La raison est que cet appareil lui permet d’avoir une plus grande flexibilité quant à la correction : « Je retravaille beaucoup mes textes, alors quand je corrige, je ne suis pas obligé de tout reprendre », mentionne-t-il.
Selon Jean-Paul Beaumier, composer un texte à la main ou à l’ordinateur influencera le résultat final, car l’approche est totalement différente. L’écriture ne fait pas appel au même rythme et à la même sensibilité. « Quand j’écris une lettre à l’ordinateur ou à la main, c’est deux écritures totalement différentes ».