Stéphanie Dupuis, Journaldesvoisins.com, Montréal, le 11 décembre 2018
Incarner Clara dans le ballet Casse-Noisette, c’est le rêve de toutes les jeunes ballerines. Et ce rêve, c’est l’Ahuntsicoise Audrey Dujardin, 12 ans, qui le réalise cet hiver. Rencontre avec la danseuse.
Un sourire doux, une forme élancée et une prestance élégante, Audrey Dujardin a tout d’une ballerine. C’est en multipliant les mimiques de l’art qu’elle nous conduit à sa chambre pour réaliser l’entrevue.
Dansant depuis ses trois ans, les efforts ont été récompensés. La danseuse porte tout le mois de décembre le nom de Clara dans cette production mythique des Grands Ballets canadiens de Montréal. Comme si réaliser ce rêve n’était pas suffisant, elle partage en plus le rôle avec son amie, Chléa Giguère, avec laquelle elle alterne les représentations à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place-des-Arts.
Pouvoir se mettre dans la peau de Clara est toute une surprise pour Audrey Dujardin qui a quitté il y a un peu moins de deux ans le ballet récréatif pour se consacrer professionnellement à son art à l’École supérieure de ballet du Québec.
Tous les matins, elle enchaîne les dégagés, les pointes et les sauts en studio pendant quelque trois heures avant de se rendre sur les bancs d’école. Ce n’est pas pour autant qu’elle ne s’entraîne pas une fois retournée à la maison. Audrey a son propre studio aménagé dans le sous-sol de la maison.
Une audition stressante
Lorsqu’elle est entrée en studio en septembre pour auditionner, la petite Dujardin était fébrile. « Je n’étais pas sûr de moi, c’était très stressant », raconte-t-elle. D’autant plus que ce n’était pas la première fois que la fillette auditionnait pour le rôle-titre de Clara. Elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle était maintenant trop grande pour être choisie. Les juges ont d’abord sélectionné six danseuses. Elles devaient gambader, faire des balancés. « Ils regardent l’émotion et comment on se présente. Il faut être capable de raconter une histoire », explique la danseuse classique, très mature. Puis, les ballerines ont été éliminées une par une, jusqu’à ce que son amie et elle soient les toutes dernières dans la pièce.
« Quand on a compris que c’était nous, on s’est tout de suite donné un câlin et on pleurait! », se rappelle-t-elle. « Je me souviens que le lendemain, quand je me suis levée, je suis allée voir ma mère pour lui demander si c’était un rêve », ajoute-t-elle, le regard pétillant.
À l’entraînement!
Maintenant, tous les mardis, mercredis, jeudis, vendredis et samedis, Audrey s’entraîne avec les autres danseurs et danseuses à l’édifice Wilder pour apprendre les chorégraphies.
« Au début, j’avais peur de blesser des gens de la compagnie», confie-t-elle avec un sourire en coin.
Elle a rapidement mis cette crainte de côté pour s’exercer aux nombreuses portées que comprend son rôle. Elle travaille aussi son jeu d’actrice pour que le public croie à son amour pour le Casse-Noisette.
Mais cet amour l’habite déjà depuis longtemps et ne s’arrêtera pas cet hiver. Après avoir interprété Clara, elle espère dans quelques années pouvoir décrocher le rôle de la fée Dragée. « C’est souvent la première danseuse qui le danse. C’est un beau rôle, tout en légèreté », indique-t-elle.
Le ballet Casse-Noisette des Grands Ballets canadiens de Montréal tient l’affiche de la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts, pour une 55e année, du 13 au 30 décembre prochains.