L’offre de produits alimentaires locaux et sains est en croissance. Il devient de plus en plus facile de trouver de quoi faire un bon repas. Par exemple, en saison, tous les jeudis, la ferme La chouette Lapone de Saint-Séverin-de-Proulxville tient un kiosque POP à Trois-Rivières. Photo : Dominic Bérubé

Manger uniquement local, est-ce vraiment possible?

Virginie Lessard, La Gazette de la Mauricie, Trois-Rivières, novembre 2018

Faire le choix de privilégier des aliments locaux au quotidien présente de nombreux avantages, autant pour nous que pour notre collectivité. Ici en Mauricie, est-ce possible de se nourrir en s’approvisionnant uniquement auprès de nos agriculteurs régionaux ? La Gazette s’est penchée sur la question. Pour y répondre, nous nous sommes entretenus avec Christian Thivierge, coordonnateur de l’Entente sectorielle du Plan de développement de l’agriculture et de l’agroalimentaire de la Mauricie.

En réponse à la question de la faisabilité de s’alimenter localement, il nous a répondu « oui » sur tous les points. Que ce soit pour la santé, le coût ou l’accessibilité, nous pouvons tous manger en nous appuyant uniquement sur des producteurs de la région. De plus, nous encourageons ainsi l’économie d’ici et nous réduisons notre empreinte écologique. Il suffit simplement de faire de bons choix et de s’organiser différemment.

Se nourrir, c’est une nécessité, mais cela peut aussi être une source de plaisir infini. Monsieur Thivierge insiste sur le fait de voir l’approvisionnement chez son producteur comme une activité en soi plutôt que comme une tâche. Bien sûr, il faut un peu plus de temps que pour aller à l’épicerie à la course, mais cela est ô combien plus bénéfique. En effet, vous obtiendrez des légumes, des fruits, des œufs, de la viande et du pain d’une fraîcheur incomparable qui contiennent beaucoup moins de pesticides et d’OGM que ceux provenant de l’autre bout de la planète. En outre, vous serez en contact direct avec le producteur, vous pourrez discuter avec lui de recettes, de vos préférences, etc. Vous réhumaniserez ainsi l’achat de vos produits et modifierez peu à peu votre relation avec la nourriture. « Quand on mange le canard de Monique, notre rapport à la volaille est différent, un respect plus grand envers le repas s’installe ! » ajoute monsieur Thivierge.

 

Comment faire ?

La planification est sans doute la clé du succès de l’alimentation locale. Lors de l’achat des produits locaux, pensez à en acheter une plus grande quantité afin de faire une réserve, vous aurez ainsi à retourner moins souvent à la ferme et vous économiserez à l’échelle. Pour les familles, le plus simple est de souscrire aux paniers de légumes de saison que vous allez chercher à un point de livraison donné ou que vous recevez à la maison chaque semaine. Pensez aussi à acheter vos aliments dans les marchés publics, ces endroits regorgent de produits locaux et régionaux. Aussi, soyez vigilants à l’épicerie, lisez bien les étiquettes et n’hésitez pas à demander au gérant une sélection de produits régionaux plus grande. Bien sûr, devenir locavore signifie également manger moins de produits transformés et cuisiner davantage. C’est l’occasion d’en faire une activité familiale : incluez les enfants dans l’élaboration des repas et préparez-en plus pour les goûters de la semaine ! Christian Thivierge conclut : « Le défi de modifier notre façon de consommer, c’est actuellement nous qui devons le relever, mais si nous donnons l’exemple à nos enfants, ils en feront par la suite une pratique courante.»

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