Jean-Pierre Robichaud, Le Pont de Palmarolle, octobre 2018
Le premier individu est apparu en 1999 sur l’Île de Montréal. Aujourd’hui, on en compte près de 100 000 sur ce territoire et entre 200 000 et 250 000 au Québec. Et ils ont maintenant franchi la réserve faunique La Vérendrye.
Récemment il en est apparu quelques-uns sur la route 390 à quelques kilomètres de Palmarolle. Son nom allemand, d’où il origine, est Lübecker Hütchen, communément appelé chez nous cône orange.
Il a profité de la nonchalance du ministère des Transports pour s’implanter partout à Montréal et sur les grands axes routiers de la région métropolitaine. Il se reproduit à la vitesse grand V. Quand il s’installe à un endroit, c’est pour longtemps. On les voit, alignés à la queue leu leu, sur des centaines de mètres, parfois sur des kilomètres ce qui oblige l’automobiliste à ralentir et à louvoyer sans cesse.
Le cône orange se nourrit essentiellement de la mauvaise humeur des automobilistes qui le honnissent autant que les nids de poule. Parfois aussi, il gruge le chiffre d’affaires des commerçants dont il obstrue la façade. Il paraîtrait même que certains insomniaques aient tenté de remplacer le mouton par le cône orange. Mais ce dernier étant tellement un détestable irritant le jour, il leur causait d’affreux cauchemars la nuit.
À la décharge du cône orange, nous devons cependant lui rendre un peu justice. En effet, il permet de lutter contre le virus qui gangrène nos routes. Là où il y a des cônes orange, c’est que la voie publique est en train de se régénérer. Lentement, vous en conviendrez, mais sûrement.