Marie-Josée Gamache, Le Trident, Wotton, septembre 2018
La berce du Caucase est arrivée chez nous. Nous l’avons trouvée près de la rivière Nicolet. C’est une grande plante majestueuse qui domine toutes les autres et envahit graduellement le territoire. C’est aussi une plante qui est très toxique. Le contact avec sa sève cause des éruptions cutanées, comme des brûlures, et la peau devient photosensible; elle ne supporte pas l’exposition au soleil, et ce, pour plusieurs années. Si la sève touche les yeux, elle peut causer la cécité.
De son nom latin, Heracleum mantegazzianum, cette plante, originaire du Caucase a été introduite en Angleterre vers 1890 dans le jardin botanique de Kew, près de Londres. Vendue comme plante ornementale par la suite, elle s’est répandue dans les jardins d’Angleterre et de plusieurs pays d’Europe. Elle a été apportée aux Etats-Unis à des fins horticoles en 1917 et elle a été répertoriée pour la première fois au Québec en 1990. Comme d’autres espèces exotiques envahissantes, la Berce du Caucase se propage rapidement au Québec causant un véritable problème environnemental. Elle peut être facilement identifiée par sa hauteur, jusqu’à 5 mètres, son tronc qui ressemble à du bambou traversé de veines rougeâtres et ses magnifiques ombelles blanches. Elle colonise les fossés, le bord des routes et des cours d’eau exposés au soleil car elle n’aime pas l’ombre des boisés. Il ne faut pas la confondre avec la Berce laineuse, plus petite, qui est indigène au Québec et sans danger.
La berce du Caucase est coriace. Si on ne s’en occupe pas maintenant, il sera peut-être trop tard.
Certaines municipalités s’attaquent déjà au problème, unissant leurs efforts pour tenter de l’éradiquer comme c’est le cas pour Racine, Valcourt et Maricourt. Il faut pour ce faire, prendre de grandes précautions pour ne pas être contaminé. Il faut porter des vêtements épais et étanches, des gants, des bottes et des lunettes de protection. La plante doit être arrachée complètement sans oublier de racines dans la terre, sinon elle se reproduira encore et encore. Il faut hâter l’opération avant que les fleurs mûrissent et que les graines se répandent. Ensuite, il est recommandé de mettre la plante dans un sac poubelle hermétique et de la laisser sécher pendant plusieurs jours au soleil avant de brûler les résidus. Il ne faut surtout pas mettre aucune partie de la plante dans le bac de compost ou de recyclage. Un employé d’un centre de tri de Sherbrooke a dû être conduit à l’hôpital récemment suite à des brûlures causées par la berce du Caucase, malgré les mesures de protection.
La municipalité de Wotton n’a pas encore pris de mesure pour éliminer cette plante. Peu de citoyens se plaignent de sa présence et aucun incident n’a encore été rapporté en lien avec sa toxicité. Par ailleurs, il faut demeurer vigilant et se tenir prêt à intervenir si on la repère dans les alentours.